Bafoussam: sale temps pour les «clandos»

Plusieurs d’entre eux régulièrement saisis et mis en fourrière par le préfet de la Mifi

 

Pas de répit pour les usagers qui arrivent à l’un des trois principaux points d’embarquement et de débarquement des passagers du transport interurbain par route à Bafoussam. Ce 24 juin 2017 à la gare routière « entrée de la ville »,  à celle « du marché B » et au point de stationnement du marché C, des « chargeurs » proposent aux potentiels passagers diverses destinations, en les entraînant vers les véhicules. Les « clients » ont à peine le temps de constater que la majorité des « petites voitures » sont des « clandos » dont certains en piteux état. Faute de taxi,  il faut choisir le clando ou les motos qui proposent de « bâcher » (porter deux à trois personnes) à l’arrière. C’est l’option choisie par les personnes pressées.  Aucun conducteur « clando » ne consentant à bouger son véhicule, sans avoir à bord huit passagers adultes.
Les conducteurs clandestins veulent profiter de chaque déplacement pour s’en mettre plein les poches. Comme le dit Joseph Talla, transporteur, « il y a plusieurs péages conventionnels et non conventionnels. Sans compter  les autres charges. Pour s’en sortir, c’est mieux le «clando ». Quand tu utilises une voiture réglementaire en étant à jour, tu fonctionnes à perte », explique-t-il. Beauvillier Tchuem, taximan, ne partage pas son avis. « En 35 ans  d’exercice, le taxi m’a tout donné. En témoigne mes deux autres véhicules. En étant en règle, le taximan a sa recette et garde un peu de bénéfice. Il n’a pas besoin de se cacher. Ceux qui font plutôt le clando et la surcharge, sont ceux qui ne sont pas propriétaires de ces voitures illégales qu’ils foirent avec l’intention de vite s’enrichir », poursuit-il. Beauvillier Tchuem pense même que les clandos sont protégés. « Dès qu’il manque un seul élément dans mon dossier, je n’échappe pas aux contrôles. Mais les clandos, eux, continuent de circuler. Cette situation m’a toujours intrigué, jusqu’au jour où j’ai découvert qu’en fait, ces véhicules appartiennent à des personnalités », témoigne ce taximan.
Pour endiguer ce phénomène de « clandos » qui ont assailli Bafoussam, le préfet de la Mifi, Joseph Tangwa Fover, effectue régulièrement avec son état-major des descentes sur le terrain pour saisir et mettre à la fourrière les véhicules indisciplinés. Sous pression, ils évitent les contrôles en circulant sur les routes secondaires non contrôlées les jours ouvrables, et ne circulent sur les grands axes que les week-ends et jours fériés. Une réplique qui ne décourage pas l’autorité bien décidée à combattre ce désordre urbain.
 

 

 

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