Attrait et dangers du moins cher

Malgré les forts soupçons qui pèsent sur la qualité de ces produits, une clientèle fidèle s’est constituée.

Si le trafic des produits pétroliers prospère dans la ville de Yaoundé, c’est qu’il a de la clientèle. Taximen, particuliers et même chauffeurs de véhicules administratifs y sont abonnés, séduits essentiellement par les prix. Sur ce plan en effet, les offres du marché noir ont de quoi convaincre plusieurs automobilistes « En tant que chauffeur de taxi, je consomme beaucoup de carburant. Je démarre toujours mes journées avec le plein, soit 40 litres de super pour une valeur de 26.600 F environ. Entre les recettes et dépenses en carburant, l’équilibre n’est pas toujours évident. C’est pour cela que je suis obligé de jongler et me battre comme ça au marché noir », avoue Olivier N. Des transporteurs clandestins et des camionneurs sont dans la même logique. « On vend l’essence à la pompe à 630 F. Si je trouve un endroit où on me propose le même produit à 500 F, je prends. C’est toujours 130 F de gagnés par litre. Multipliés aux 150 litres que je consomme par semaine, ça fait quand même près de 25000 F  d’économie », explique Honoré Meyo, transporteur clandestin. Quid de la qualité ?
Selon les responsables de L’Ong camerounaise « Voies nouvelles » affirmant avoir mené une enquête de 13 mois sur cette activité en 2010, les produits pétroliers proposés au marché noir sont frelatés. Les mélanges frauduleux, de gasoil et de pétrole lampant sont effectués par les chauffeurs de camions-citernes à la sortie de la Sociétés camerounaise des Dépôts pétroliers (SCDP), selon l’organisation. Selon même source, 1500 et 2000 litres de carburant sont siphonnés à chaque passage des camions citernes dans des sites de frelatage. Certains sites peuvent accueillir plus d’une dizaine de camions  citernes par semaine avec des quantités de carburant siphonné évaluées à plus de 5 millions de F. Les pertes pour l’Etat sont évaluées  à plusieurs dizaines de milliard de F par an selon l’Ong. Ce trafic présente par ailleurs des risques écologiques, environnementaux, sociaux et même des risques pour la sécurité de l’individu. « Ce carburant a failli non seulement me causer un accident grave, mais a complètement coulé mon moteur », confie Francis. B, consommateur au quartier Dakar. Dans une entreprise de la place,  le carburant acheté au noir a plombé le moteur d’un véhicule récemment acheté à l’état neuf chez un concessionnaire. La panne a permis de démasquer le chauffeur qui distrayait les frais de carburant depuis un moment.
A la Société camerounaise des Dépôts pétroliers, les mesures pour sécuriser le ...

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