Taxe sur le transfert d’argent : à l’épreuve du terrain

Depuis le 1er janvier dernier, de nombreuses transactions financières sont imposées à hauteur de 0,2% du montant. Une disposition de la loi de finances diversement accueillie.


20 milliards de F. C’est le total des recettes que l’Etat du Cameroun compte collecter en cette année 2022 via la taxe sur le transfert d’argent. Une innovation permettant d’élargir l’assiette fiscale du pays. Depuis son entrée en vigueur le 1er janvier 2022, certains contribuables crient à la pression, en pensant uniquement aux transactions mobiles qui gagnent du terrain depuis quelques années. Pour 2020 par exemple, le Cameroun a totalisé des échanges évalués à 10,883 milliards de F par ce canal, à travers environ 10 millions de compte mobile money. Une activité économique qui, en 10 d’existence dans le pays, n’a pas directement bénéficié au trésor public. Les frais de transfert supportés jusqu’ici par les abonnés servent entre autres à payer les coûts des SMS, de la technologie, la conservation, l'émission de monnaie électronique et bien d’autres, partagés entre autres entre l’opérateur de téléphonie et l’institution bancaire partenaire qui garantit les services de conservation et de compensation. Ils sont donc nombreux à penser que l’Etat est dans son droit en instaurant cette taxe. « Cette taxe permet à l'État de disposer de liquidités à très court terme, rapidement et facilement », affirme Martin T, contribuable. Certains estiment même que la mesure fiscale nouvelle est timide et que le trésor public pourrait collecter bien plus que les 20 milliards de projetés, si on ratisse plus large.  
Il faut noter par ailleurs que les transactions via la téléphonie mobile ne sont pas les seules concernées par la taxe sur le transfert d’argent. La disposition contenue dans l’article 228 ter de la loi de finances concerne « les opérations de transfert d’argent réalisées par tout moyen ou support technique laissant trace, notamment par voie électronique, téléphonie mobile, télégraphique ou par voie de télex ou télécopie, à l’exception des virements bancaires et des transferts pour le règlement des droits, impôts et taxes. » Autrement dit, tous les autres moyens utilisés par les Camerounais pour « expédier des fonds sans se déplacer », sont désormais imposables, car eux aussi échappaient à cette taxe depuis leur avènement dans le pays.  Une autre note explicative de la DGI indique que « la taxe sur les transferts d&rs...

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