Patrimoine de Danpullo en Afrique du Sud : questions autour d’une liquidation

Le magnat camerounais des affaires a vu presque tous ses avoirs saisis et vendus, en un temps record par sa banque, pour une affaire de crédit de 21 milliards de F. Il crie à la spoliation et tente de récupérer une partie de ses biens, en engageant une pr

CT a eu copie, dit ne pas comprendre pourquoi des tiers bloquent abusivement ses comptes alors qu’elle est sans rapport avec eux, autant de fait que de droit. « Il est inexact d’affirmer que la Public Investment Corporation est actionnaire de MTN Cameroun », lit-on dans le document. Celui-ci poursuit : « En admettant que MTN Cameroun comporte dans son actionnariat la Public Investment Corporation, cette donnée ne saurait avoir pour conséquence de la transformer en débitrices des sociétés Bestinver ». Ces dernières appartenant à Baba Danpullo. Car, d’après le mémo, « il est enseigné dans toutes les facultés de droit que le patrimoine de l’actionnaire d’une société anonyme et celui de la société sont distincts et ne doivent pas être confondus ». En gros, les entreprises à capitaux sud-africains visées estiment être des victimes collatérales d’une affaire qui ne les concerne pas. Entre-temps, l’affaire se joue aussi sur le terrain diplomatique.

 

">

C’est un feuilleton qui réserve encore bien des rebondissements. Le dernier épisode se joue à Douala au Cameroun. Il y a quelques mois, quatre sociétés du groupe du milliardaire camerounais Baba Ahmadou Danpullo introduisent des requêtes auprès du Tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, à l’effet d’être autorisées à saisir les comptes de certaines filiales des entreprises sud-africaines au Cameroun. Sur la base de leurs arguments, elles parviennent à obtenir quatre ordonnances les autorisant à pratiquer une saisie conservatoire de créances au préjudice de MTN Cameroon, entre autres. Au motif que l’entité sud-africaine dénommée Public Investment Corporation contrôlerait la banque First Rand Bank Ltd, présentée par les plaignants comme l’un des actionnaires de la First National Bank (FNB), qu’ils accusent d’avoir procédé à la vente des actifs du groupe de Danpullo, alors que celui-ci remboursait un crédit que la FNB lui a accordé. En clair, un conflit en cours en Afrique du Sud a rebondi au Cameroun.                                                                                                                                            
Pour comprendre cette intrique, il faut remonter à sa genèse. Selon des proches de Baba Ahmadou Danpullo, présenté en 2015 par la version africaine du magazine Forbes comme la première fortune d’Afrique francophone (plus de 550 milliards de F), l’investisseur avait décidé, en 2017, d’acquérir l’immeuble à usage commercial abritant la Standard Bank en Afrique du Sud. C’est ainsi qu’il contracte auprès d’une banque d’affaires, la FNB, citée plus haut, un crédit de 21 milliards de F à rembourser sur dix ans. En avril 2020, la relation entre l’homme d’affaires camerounais et la banque sud-africaine prend une autre tournure. La FNB exige, après l’arrivée d’un nouveau manager aux commandes, « la signature de documents de garanties supplémentaires et le remboursement anticipé et immédiat du solde en avril 2020, soit sept ans de remboursements restants ». Bien plus, ajoute la même source, « la banque lui aurait refusé de lever des fonds au Cameroun pour satisfaire ces exigences soudaines ». Faute de garanties supplémentaires et de remboursement immédiat exigé, la banque décide sans attendre, de saisir la justice sud-africaine. Celle-ci ordonne, malgré les contestations du débiteur, la saisie et la liquidation de presque tous les biens de ce dernier. Y compris les actifs qui ne concernent pas le crédit querellé, notamment les autres immeubles, d’importantes sommes d’argent détenues dans ses comptes bancaires ainsi que tous les revenus locatifs.  Les pertes sont...

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie