Sûreté de l’aviation civile : le Cameroun gagne des points

C’est ce qu’on peut retenir des résultats de l’audit mené en octobre 2023 par l’Organisation de l’aviation civile internationale.


C’est Jean Ernest Massena Ngallè Bibehè, ministre des Transports (Mint) qui, mercredi dernier, a rendu public l’information que l’ensemble des acteurs du secteur de l’aviation civile au Cameroun attendaient : les résultats de l’audit de sûreté de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) effectué du 09 au 20 octobre 2023. Et la nouvelle est bonne. « Concernant l’indicateur de durabilité : le niveau moyen de mise en œuvre effective des huit éléments cruciaux du système de supervision de la sûreté de l’aviation civile du Cameroun est de 78,59% », indique le ministre dans son communiqué. Ici, ce sont des aspects portant sur la législation et les règlements de sûreté du Cameroun, l’organisation de l’Autorité nationale compétente, les qualifications et la formation du personnel, qui ont été audités par l’équipe de l’OACI. 
Pour ce qui est de l’indicateur de conformité, « le taux de conformité aux normes des annexes 9 et 17 relatives à la facilitation et à la sûreté de l’aviation civile, sur la base de l’ensemble des observation effectuées par les auditeurs dans les aéroports internationaux de Douala et de Yaoundé-Nsimalen est de 77,11% », poursuit le Mint. Ceci grâce la conformité des infrastructures et équipements aéroportuaires (clôtures de sûreté, les routes de patrouille, les équipements de détection d’explosifs, etc.) qui est respectée sur les places aéroportuaires ciblées et considérées comme vitrine du secteur pour le pays. Ces récents résultats permettent de constater que le système de sûreté de l’aviation civile camerounais s’améliore au fil des ans, puisque comme le précise Jean Ernest Massena Ngallè Bibehè, « eu égard à ces résultats, le système de sûreté de l’aviation civile du Cameroun de 2015 à 2023 a respectivement connu un taux de croissance de 25,44%. » En, effet, il est passé de 53,15% en 2015 à 68,80% en 2018, puis 75,59% en 2023. Ce qui place d’ailleurs le pays au-dessus des moyennes régionale et mondiale qui sont respectivement de 64,6% et de 72,4%. 
Mais, dans la mesure où tout n’est pas encore au top, d’autres évaluations sont prévues et seront programmées « en fonction de la mise en œuvre du plan d’actions correctives », souligne Paule Assoumou epse Koki, Directeur général de l’Autorité aéronautique civile du Cameroun (CCAA). Pour l’instant, indique-t-elle, le Cameroun s’active à fermer les écarts relevés dans le cadre du plan d’actions correctives élaboré avec des échéances précises et informera l’OACI une fois qu’il sera prêt.

Madame le Directeur général, le ministre des Transports a rendu publics ce mercredi les résultats de l’audit réalisé en fin 2023 sur le système de sûreté de l’aviation civile et le Cameroun est bien noté. Comment accueillez-vous ces résultats ?
J’accueille ces résultats positifs avec premièrement une immense gratitude au chef de l’Etat, qui, après les résultats mitigés de l’audit de l’OACI de 2015, a instruit une réforme en profondeur de notre système de sûreté ainsi que la mise à disposition de tous les moyens nécessaires pour que nos aéroports respectent les standards internationaux en matière de sûreté de l’aviation civile. C’est ensuite un sentiment de reconnaissance au ministre des Transports pour son appui constant et permanent à la CCAA, chargée de la mise en œuvre de ces très hautes instructions. C’est enfin un sentiment de satisfaction et de fierté pour tout le travail accompli et les efforts consentis ces dernières années, par mes collaborateurs, nos administrations partenaires, et tous les acteurs concernés, pour hisser nos aéroports aux standards internationaux.

Quels sont les aspects qui ont fait l’objet de cette évaluation ?
Il me paraît important de rappeler d’abord que le transport aérien reste une cible privilégiée des auteurs d’actes malveillants volontaires, parmi lesquels des actes de terrorisme et de vandalisme, des actions de passagers perturbateurs, des tentatives de détournement d’avion. Nous avons encore tous en mémoire les terribles attentats de 2001 mais plus près de nous, des attentats dans des zones publiques d’aéroport. L’objectif fondamental de la sûreté de l’aviation civile est donc de protéger les passagers, les équipages, le public, les équipements et les infrastructures qui servent l’aviation civile contre ces actes d’intervention illicite. Pour cela, en application des normes de l’OACI, chaque Etat, dont le Cameroun, doit établir une organisation, élaborer et mettre en application des règlements, pratiques et procédures pour protéger l’aviation civile contre les actes d’intervention illicite et prendre des mesures pour empêcher que des armes, explosifs ou tous autres engins, articles ou substances dangereux pouvant être employés pour commettre un acte d’intervention illicite, et dont le port ou le transport n’est pas autorisé, ne soient introduits, par quelque moyen que ce soit, à bord d’un aéronef effectuant un vol d’aviation civile. Ce sont donc ces éléments que l’OACI est venue évaluer qui se classifient en deux aspects : la supervision et la mise en œuvre. 

A quoi renvoient concrètement ces deux aspects ?
Sur le plan de la supervision, il s’agit de la législation et les règlements de sûreté du Cameroun, l’organisation de l’Autorité nationale compétente, les qualifications et la formation du personnel, la fourniture d’indications techniques, la certification des opérateurs, les activités de contrôle qualité ainsi que la résolution effective des problèmes de sûreté. Sur le plan de la mise en œuvre, il s’agissait de vérifier la conformité de nos infrastructures et équipements aéroportuaires tels que les clôtures de sûreté, les routes de patrouille, les équipements de détection d’explosifs, de vidéosurveillance, de contrôle d’accès, les centres directeurs d’opérations d’urgence et d’évaluer l’efficience d...

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