Dialogue interreligieux: le credo des évêques

Ils l’ont réitéré à l’occasion de l’ouverture officielle de la 11e assemblée plénière de l’association des évêques d’Afrique centrale hier à Yaoundé, en présence du représentant du chef de l’Etat.

C’est par l’invocation de l’Esprit-saint que les évêques, réunis au sein de l’Association des conférences épiscopales de la région Afrique centrale (ACERAC), ont ouvert officiellement les travaux de leur 11e assemblée plénière hier à Yaoundé. C’était en présence du représentant du chef de l’Etat, René Emmanuel Sadi, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, du Nonce apostolique au Cameroun et en Guinée équatoriale, Mgr Piero Pioppo et du représentant du Saint-Siège. A cette occasion, Mgr Jean Mbarga, archevêque métropolitain de Yaoundé, a demandé aux uns et aux autres de se laisser illuminer par la parole de Dieu, un Dieu qui ne fait pas de différence entre les hommes.
Pendant cinq jours, dans la méditation et la prière, les prélats vont plancher sur le thème : « L’œcuménisme et le dialogue interreligieux en Afrique centrale ». Un sujet d’actualité au regard de la montée du fondamentalisme religieux, notamment avec les exactions de la secte terroriste Boko Haram. Dans les pays d’Afrique centrale, la peur de l’autre, l’insécurité et la haine gagnent du terrain au sein des communautés chrétiennes et musulmanes. D’où l’urgence du dialogue, du vivre-ensemble qui n’est possible que dans la rencontre et l’acceptation de l’autre, même s’il ne partage pas la même religion.  « Frères musulmans et chrétiens, nous partageons la même foi en Dieu. C’est pourquoi nous devons mettre en terre la semence de la paix et de l’amour », a rappelé Mgr Samuel Kleda, président de l’ACERAC. D’après lui, l’Afrique fait face à la guerre et aux conflits faute de dialogue, instrument censé rapprocher les uns et les autres. « Il faut mieux comprendre la foi que vit l’autre. Chacun doit apporter sa contribution pour retrouver le chemin de la paix. Cela commence par la famille, premier lieu où l’on apprend à s’ouvrir aux autres », a-t-il ajouté.
Pour le représentant du chef de l’Etat, le ministre René Emmanuel Sadi, cette rencontre est une sorte d’éveil des consciences, puisqu’elle rappelle l’attachement aux valeurs de vie et de fraternité battues en brèche par les extrémistes. « Aucune initiative n’est de trop dans la recherche de solutions. Nous sommes persuadés que les évêques, du haut de leur sagesse, sauront nous livrer des réflexions dignes d’intérêt », a-t-il conclu.
Le mot de bénédiction du Saint-Père, lu par Mgr Piero Pioppo, rappelle que le chemin vers la réconciliation et la paix passe par la communion des disciples de Christ. Dans sa bénédiction apostolique, le pape demande aux musulmans, chrétiens et autres religions traditionnelles de resserrer les liens d’amitié, de cohabitation solidaire et fraternelle. Une onction pour que les croyants travaillent dans la confiance.
 

Ils ont dit

Mgr Emmanuel Dassi Youfang: « Nous devons  respecter la différence »

Evêque auxiliaire de Bafoussam

« Il faut prendre conscience du fait qu’il y a une pluralité religieuse. Et dans cette multiplicité, tous les membres des diverses religions sont des personnes humaines créées par Dieu, à son image et à sa ressemblance. Du coup, nous avons la même dignité de base en tant que personne humaine. Et au titre de cette dignité, il ne devrait pas y avoir des querelles religieuses au point de porter atteinte à la vie humaine. Nous devons  respecter la différence qu’il y a entre nous et mettre en avant ce qui nous unit ».

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