«Il faut créer des conditions d’épanouissement sur place»

 Hugues François Onana,  Journaliste et auteur de l’ouvrage : « Printemps libyen : la victoire posthume de Mouammar Kadhafi ».

Comment avez-vous accueilli les derniers événements en Libye ?

J’ai été choqué, bouleversé et décontenancé par ces images que j’ai vues sur CNN montrant des Africains dans des conditions abjectes et inhumaines qu’on ne pouvait imaginer au 21e siècle. On aurait cru qu’on était encore au temps de l’esclavage. Je l’ai d’ailleurs dénoncé dans mon ouvrage et souligné que cette intervention a fait reculer la pendule de l’histoire libyenne de plusieurs siècles. Je crois que ces événements confirment ce constat. Ce que nous vivons aujourd’hui n’est que le début et la situation va s’empirer si rien n’est fait aussi bien au niveau africain que dans le reste du monde.  Le chaos que nous vivons en Libye aujourd’hui n’est que la conséquence de l’intervention désastreuse de l’OTAN en 2011. Intervention qui a culminé avec l’assassinat de sang froid du guide Mouammar Kadhafi. Je ne voudrais pas dire que du temps de son règne, tout était merveilleux. Mais du point de vue de l’immigration, la Libye était un pays de destination et non un pays de départ. Les gens partaient de différents pays pour s’y installer afin de trouver un emploi, de faire des affaires ou s’épanouir. Aujourd’hui, elle est devenue un pays de départ ou de transit. L’OTAN a détruit la Libye avec des conséquences néfastes. Aujourd’hui, la Libye est devenue un Etat fantoche, un Etat néant. D’où les trafics de toutes sortes que nous déplorons aujourd’hui.

Au niveau des pays de départ des migrants, quelles solutions suggérez-vous pour briser le définitivement le «rêve du paradis européen» qui ...