Sud-Ouest: les affaires reprennent

En diverses localités de la région, commerces, transports et autres activités de service tournent.

Idenau : dynamisme à la frontière
Ouverte sur la mer, cette localité voisine de Debunscha et de Limbe se caractérise par sa grosse activité commerciale. Un baromètre adéquat pour mesurer le niveau de reprise de la vie économique dans la région. C’est simple : à Idenau, plus précisément au débarcadère local, le mouvement semble perpétuel.
Des camions et autres véhicules arrivent, chargés de sacs de eru à destination du Nigeria (à deux heures de mer, si les conditions sont bonnes). Du poisson fumé, des produits de friperie venus du lointain marché Mboppi de Douala vont aussi être écoulés à partir de Oron, ville du pays voisin. A l’import, Idenau reçoit de la literie, des montres, des récipients en plastique, du « calaba », etc. Bien visible ici également, l’activité de pêche et de vente de poisson frais. Autour du petit port se sont greffés des commerces, des points de restauration et même des structures de transfert d’argent. Un écosystème économique qui avait été mis à mal après la fermeture de la frontière décidée par les autorités administratives… Mais qui, depuis la réouverture, a retrouvé des couleurs.
Limbe : le marché  des vivres revit.

Yvette, vendeuse de fruits frais, manie son couteau avec dextérité pour peler une orange ou découper une pastèque en tranches. Assise à l’entrée du « Limbe New Market », elle confirme que les activités ont bien repris. Même si « le marché est dur, parce que les gens remboursent les tontines ». Non loin d’elle, des commerçantes proposent légumes, tubercules, oléagineux ou d’autres produits alimentaires. Que ce soit sur de simples comptoirs ou en boutique.

Les « villes mortes » ? Elles ne semblent plus si suivies que ça. D’ailleurs, nous sommes un lundi, un jour retenu par les promoteurs de ce mouvement. « Je suis venue parce que j’ai besoin d’argent », explique une détaillante de tomates et de tapioca.

Sa voisine de droite partage cet avis, mais exprime un grief toutefois : « Si des gens ferment leur boutique pour respecter le mot d’ordre, la Communauté urbaine vient leur apposer des scellés ». Ce lundi en tout cas, pas de boutique fermée en vue. Des vendeurs de sacs à dos, de joaillerie bon marché, voire d’ustensiles de cuisine sont également dans la place.

Au centre commercial, à une dizaine de minutes de voiture de là, les boutiques sont ouvertes aussi. Ventilateurs, valises, appareils électroménagers sont proposés aux potentiels clients, des deux côtés de la voie bitumée.

Kumba : du côté du  « Main Market »
Le chef-lieu de la Meme est considéré comme le poumon économique de la région du Sud-Ouest. Un tour au marché central de Kumba vous conforte dans cette opinion. Dès avant l’entrée du site déjà, une gamme variée de produits est proposée aux acheteurs (et acheteuses). Vêtements vendus aux enchères, étal de perruques autour duquel se pressent quelques dames, quand elles ne tournent pas devant des comptoirs de chaussures et de sacs d’occasion. Les marchandages vont bon train.

Dans l’enceinte même du marché, on tombe sur un site bien ordonné, aux voies de passage dégagées. Le sol est couvert de pavés et les comptoirs richement achalandés. Equipements de sport, appareils électroniques, vaisselle, tenues richement brodées… le choix vous embarrassera. Bien entendu, la guéguerre perpétuelle entre l’acheteur qui crie au ...