« Le volet curatif doit être développé »

Dr Laure Justine Mengue, Psychiatre, sous-directeur de la Santé mentale au ministère de la Santé publique.

Quel rôle joue la sous-direction de la santé mentale dans le cadre de la campagne contre la culture, la commercialisation et la consommation des drogues ?

Je voudrais d’abord dire que la culture, la commercialisation et la consommation des drogues relèvent de la santé mentale, c’est-dire d’un comportement anormal vis-vis d’une substance. Ce n’est pas fondamentalement une question médicale. Beaucoup de gens ne perçoivent pas cet aspect. Ils ont tendance à glisser la consommation des drogues vers le volet médical. Il y a lieu de souligner que la santé mentale est un état de bien-être qui permet à un individu de faire face au stress de la vie quotidienne, de se réaliser, d’être productif et utile à sa communauté. La santé mentale est différente de la maladie mentale. Lorsqu’un individu consomme de la drogue, c’est soit pour se procurer du plaisir parce qu’il est mal à l’aise, soit pour calmer une angoisse ou une anxiété afin d’être dans un état second et continuer à vivre. Cela étant dit, dans le cadre de cette campagne, comme à l’accoutumée, la sous-direction de la Santé mentale est chargée de la définition des stratégies et des plans d’action pour le dépistage précoce, la prophylaxie et le traitement des troubles mentaux. Elle s’occupe aussi de la formulation et de la diffusion des méthodes de prévention et de traitement simples des troubles mentaux pouvant être assurés dans le cadre des soins de santé primaires et de la médecine traditionnelle. Ainsi que de l’élaboration et de la mise en œuvre des programmes de formation des personnels sanitaire et social à la prophylaxie, au diagnostic et au traitement des troubles mentaux. J’ajoute qu’un document de politique nationale en santé mentale a été validé en 2016. Ce document amorce la prise en charge de la consommation des drogues au niveau des soins de santé primaire.

Cette campagne vous semble telle suffisamment forte pour produire les effets escomptés ?

Cette campagne nous semble suffisamment forte parce que la sensibilisation de l’une des principales cibles à savoir les jeunes est effectif. La sensibilisation des familles et de décideurs est aussi assurée. Nous avons déployé une centaine de psychologues, de psychomotriciens et d’infirmiers spécialisés dans 86 établissements scolaires de la capitale Yaoundé. Cependant, ce personnel fait du bénévolat depuis un an. Cette situation pose problème parce que nous avons besoin d’être accompagnés et  soutenus. Si  d’autres administrations peuvent nous appuyer, nous pourrions pérenniser nos activités. Le ministère de la Santé publique ne peut se limiter qu’à ac...

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