Le peuple n’est pas dupe

La poussière est en train de retomber, après l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. Alors même qu’un candidat malheureux multiplie les appels à manifester contre le pouvoir en place et que le rôle trouble de certains acteurs du jeu politique national relativement à la paix est à découvert, l’on peut affirmer sans risque de se méprendre que l’autre grand vainqueur de cet exercice, c’est le peuple camerounais. De par sa sagesse. « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps », a dit Abraham Lincoln, seizième président des Etats-Unis.

Cette assertion est plus que jamais d’actualité au Cameroun. Ayant pris conscience de ses véritables aspirations, qui du reste ne sont pas forcément identiques à celles de certains hommes politiques ; cultivant une fierté d’être fils et filles de ce géant d’Afrique centrale, le peuple camerounais, dans sa majorité, s’est vite rendu compte de l’inutilité de gripper le récent processus électoral et d’aller à l’encontre de ses résultats. Rejetant les prophéties de malheur envisageant le pire après le 7 octobre 2018, refusant d’être ballotté par le vent contraire des ennemis de la paix et du progrès, le peuple camerounais, -le réel, pas le virtuel de Facebook et compagnies-, a fait preuve de maturité.

Il y a vingt huit ans, en 1990, puis en 1992 qualifiées d’années de braise avec le vent de la démocratie soufflant de l’Est, les Camerounais avaient déjà usé de la sagesse pour refuser de contribuer à mettre leur pays à feu et à sang. Certes, des groupuscules d’agitateurs très mal intentionnés avaient réussi à paralyser momentanément certains secteurs d’activités et quelques cités à travers les opérations « ville morte », mais peut-on réellement dire qu’ils étaient suivis par les populations ? Non ! Car, ces dernières sont restées terrées chez elles davantage par peur, qu’autre chose.

Et quand suite à ce désordre, les uns et les autres se sont retrouvés obligés de s’aligner des heures durant, un jour par semaine, pour acheter du pain, activité banale du quotidien par le passé ; lorsqu’ils ont vu les prix des moindres denrées grimper vertigineusement sur les soit disant marchés, ils ont vite compris de quel côté étaient leurs intérêts. Rejetant ces manipulations, les Camerounais se sont levés comme un seul homme pour reprendre chacun ses activités, asséchant cette gangrène naissante à la racine.

L’on peut constater que le peuple a, à nouveau pris ses responsabilités, cette fois-ci. Relativisant les accusations de « hold-up » portées contre le parti RDPC, vainqueur de ces joutes électorales, et les appels à descendre dans la rue pour contester l’installation prochaine du président réélu, Paul Biya, beaucoup de Camerounais, pour ne pas dire la majorité, ont fait l’excellent choix d’en rire.

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