«Nous souhaitons que l’Etat nous accompagne»

Fadimatou Iyawa Ousmanou, présidente du Conseil national de la jeunesse du Cameroun (CNJC).

Le prochain septennat du président de la République est plein d’ambitions pour la jeunesse. Qu’attendez-vous de la part de l’Etat en termes d’accompagnement ?

Le CNJC compte collaborer avec le chef de l’Etat S.E Paul Biya dans l’atteinte de ses objectifs pour les jeunes à travers plusieurs grands axes d’intervention. Nous allons organiser dans les prochains jours les journées de réflexion sur les attentes des jeunes au septennat des Grandes opportunités, pour la paix et la construction du Cameroun. Elles seront basées sur des thèmes tels que : « La jeunesse, facteur de développement pour le septennat des Grandes opportunités » ; « La jeunesse, nouveau logiciel de la pratique de la démocratie au Cameroun » ; « La capacitation des jeunes comme acteurs du développement économique du Cameroun » et enfin « Les politiques inclusives des jeunes comme exigence théorique pour l’émergence du Cameroun ». Et au terme des travaux, nous allons formuler des recommandations à l’attention du chef de l’Etat. Et par la suite, nous allons nous constituer en association pour évaluer ses actions à l’endroit de la jeunesse, question de faire des rappels de temps en temps.

La jeunesse au Cameroun a besoin d’emplois et de formations appropriées. Quelles pistes de solutions souhaiteriez-vous que l’Etat prenne pour améliorer l’insertion professionnelle des jeunes ?

L’insertion socioprofessionnelle est l’une des grandes préoccupations des jeunes pour le moment. Ce qui est normal, car après avoir fait des études, l’on devrait être capable de trouver un emploi et de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Nous désirons que l’Etat nous accompagne dans la bonne marche de nos projets. Par exemple, nous souhaitons son appui pour le CNJC Social Program 2020, créé il y a quatre ans, avec l’objectif de former et d’insérer 2000 jeunes à l’horizon 2020. A ce jour, ce programme a déjà formé près de 450 jeunes dans différentes spécialités pour un taux d’insertion de 76% vers un emploi stable. Cette année, un quatrième recrutement de 965 jeunes boursiers pour le compte de l’année académique 2018-2019 a été lancé et les 500 jeunes qui ont répondu présent suivent désormais leurs formations dans les deux campus du programme en attendant l’ouverture dudit programme à l’échelle nationale. Au CNJC, nous misons beaucoup sur les formations qui donnent accès à des métiers pratiques. A ce sujet, nous lançons un vibrant appel aux pouvoirs publics, aux entreprises privées et aux partenaires au développement à se tenir prêts à accompagner les actions des jeunes visant à promouvoir des emplois décents avec des potentialités en termes de création de richesses. Nous avons d’ailleurs échangé sur la question il y a peu au cours du Afrika Talk Job auquel nous avons récemment participé au siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba. C’est dire que la question de l’emploi et de l’insertion des jeunes tend à être universelle.

Dans le cadre de cette réinsertion professionnelle, avez-vous identifié des secteurs porteurs sur lesquels le gouvernement pourrait envisager des réformes ?

Ces pistes que nous souhaitons indiquer au gouvernement sont multiples, même si vous vous doutez bien que, le chef de l’Etat lui-même a déjà une idée précise de ce qu’il envisage de faire. Je ne rate jamais une occasion de rappeler à mes pairs les directives du chef de l’Etat, énoncées lors de son adresse à la jeunesse. Il nous invitait déjà à explorer les pistes de l’agriculture et de l’économie numérique. Ce sont des secteurs qui sont en constante croissance dans le monde et dont les retombées sont perceptibles pour différentes économies. En plus de ces deux domaines, nous attendons des actions précises dans les secteurs de la transformation locale et de la distribution à grande échelle des produits made in Cameroon.

L’une des volontés du gouvernement est d’assurer l’éducation pour tous. Comment peut-il encore améliorer son action dans certaines régions du pays où des jeunes filles continuent d’être privées de leur droit à l’éducation ?

Le problème d’accès à l’éducation de la jeune fille se pose avec acuité dans certaines régions de notre pays. Si l’on admet que ce phénomène était très accru avant, il faut reconnaître une nette régression grâce aux efforts de l’Etat. Mais d’un autre côté, il demeure important de signaler qu’à ce jour, des milliers de jeunes filles sont encore non scolarisées, pas parce que les parents manquent de moyens, mais simplement parce que ces derniers manquent de volonté d’envoyer ces der nières à l’école. Nous voulons que l’Etat continue de renforcer ses actions de ce côté, et de nous appuyer dans nos démarches entreprises pour nous rapprocher des parents résistants, question de leur expliquer le bien-fondé de l’éducation. C’était le cas notamment durant le mois d’août 2018, où nous étions dans le Nord-Cameroun à la suite du ministre de la Jeunesse et de l’Education civique pour la troisième édition de l’opération « Vacances scolaires, universitaires, citoyennes et patriotiques » couplée à « Maroua Vacances citoyennes et patriotiques ». Il nous a été donné de recueillir les doléances des jeunes filles victimes de cette pratique dans cette partie du pays afin de les transmettre au gouvernement pour action. Avec les différentes crises sociales et sécuritaires que traverse le Cameroun, il n’y a pas que les jeunes filles qui n’ont pas accès à l’école. Au jour d’aujourd’hui, beaucoup de jeunes ont des difficultés à accéder à l’éducation. Vers eux aussi, l’Etat doit tourner son attention, et nous aider, dans la mise sur pied de projets comme les bourses de formation remises dans le cadre du CNJC Social Program 2020 et la bourse panafricaine de l’économie numérique et des technologies innovantes. J’ai aussi ouï dire à travers les rapports de certaines de nos associations que beaucoup de filles dans ces zones sont victimes de viol et autres fléaux. Aux côtés de l’Etat, nous essayons de nous pencher sur ce problème afin que nos frères et sœurs puissent à nouveau s’épanouir partout où ils se trouvent.

En général, les jeunes sont les plus visés par les adeptes de la manipulation. De quelle manière l’Etat pourrait-il inciter vos pairs à rester attachés aux valeurs patriotiques ?

Nous désirons que l’Etat mette sur pied plus de programmes de veille et de sensibilisation des jeunes sur les méfaits de la désinformation souvent orchestrée par des personnes de mauvaise foi. Le CNJC s’est lancé dans un projet similaire, suite aux multiples constats de dérapages observés chez les jeunes sur les réseaux sociaux, ...

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