« On ne voit plus des joueurs prendre des retraites précoces»

Depuis plus d’une décennie, on assiste toujours au diktat des ténors du circuit mondial sous le regard impuissant d’une relève qui tarde à éclore. Qu’estce qui explique cela ?

Je pense que le tennis sur un plan purement scientifique a beaucoup évolué. On ne voit plus des joueurs prendre des retraites précoces sur le circuit à cause des pépins physiques. Je veux pour exemple du temps de Yannick Noah où on avait des athlètes qui arrêtaient à 29 ans. Puis celui des (André) Agassi et (Pete) Sampras qui allaient jusqu’à 34-35 ans. Aujourd’hui, nous avons Rafael Nadal, 33 ans et surtout Roger Federer à 38 ans qui restent compétitifs. Il ne faudrait pas négliger l’aspect marketing avec le rôle joué par les grands équipementiers. Ces derniers mettent tout en œuvre pour que ces leaders restent longtemps dans le circuit Atp (Association of tennis professionals) et qu’ils constituent de véritables produits à forte valeur ajoutée.

Que manque-t-il réellement aux potentiels successeurs pour s’affirmer ?

C’est inhérent à tous les sports d’avoir des locomotives qui impulsent une certaine dynamique. En football au Cameroun, on a eu l’époque du grand Canon qui a tout dominé malgré la présence de bonnes équipes telles que le Tonnerre ou l’Union de Douala. Il faudrait que la nouvelle génération se mette au niveau de ces grands champions que sont actuellement Serena Williams, Roger Federer et Rafael Nadal. Le tennis professionnel est une industrie où les talents exceptionnels, les plus fortes rivalités focalisent toutes les attentions et attirent les plus grands sponsors. Ces derniers qui s’assurent de la viabilité de leurs ambassadeurs à avoir de longues et prestigieuses...