« Il y a une prise en compte de la diversité »

Manassé Aboya Endong, professeur titulaire de sciences politique, directeur exécutif du Groupe de recherches sur le parlementarisme et la démocratie en Afrique (GREPDA).

Professeur, quelle analyse faites-vous de la constitution des différentes commissions dans le cadre du Grand dialogue national ? 
Le Grand dialogue national convoqué est techniquement encadré par huit commissions qui mettent en perspective, chacune dans un secteur ou un domaine précis, la question du « vivre ensemble » au Cameroun. Ces commissions sont ainsi constituées autour des thématiques essentielles qui structurent les débats ou les  préoccupations sur le problème national camerounais. A l’observation, la mise en place de ces commissions obéit à un souci de division du travail en matière de Dialogue national. Il s’agit précisément de passer en revue l’essentiel des grands axes thématiques qui structurent le Dialogue national en fonction des secteurs identifiés, comme étant susceptibles d’explorer rapidement l’éventualité d’un retour rapide à une paix durable au Cameroun. 
Il est donc question de faire efficacement le tour des problèmes d’intégration nationale et du « vivre ensemble » qui se posent, en ciblant des personnalités susceptibles de les poser de façon claire pour que, in fine, se dégage un consensus sur la manière avec laquelle on peut arriver à leur apporter de bonnes solutions. De ce point de vue, l’animation de ces commissions pendant le Grand dialogue national a été confiée à des personnalités diverses pour en garantir la représentativité. Aussi, les commissions ainsi constituées sont-elles considérées comme des éléments de cadrage, voire des modules opérationnels du Dialogue. Une telle précaution permet d’éviter les dérapages qui pourraient biaiser l’issue du dialogue et adresser directement les problèmes quotidiens auxquels font face les camerounais d’ici et d’ailleurs, avec un point d’orgue sur la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.   
Le profil varié des membres est-il un gage de crédibilité des résolutions qui y seront prises? 
Un Grand dialogue national, de l’envergure de celui qui se déroule actuellement au Cameroun, n’est possible que si les personnalités conviées sont, non seulement crédibles, mais aussi représentatives de toutes les sensibilités, au regard de la diversité et du caractère foncièrement pluriel et plural de la société camerounaise. La prise en compte de la diversité en matière d’identification des commissaires du Grand dialogue national est un gage de crédibilité et de légitimité de ce dialogue.  Il y transparaît une préoccupation naturelle d’asseoir la crédibilité des résolutions qui y seront prises, en misant sur la représentativité des commissaires pour garantir la légitimité du cadre du dialogue. C’est ce qui explique pourquoi on retrouve parmi les commissaires des membres du gouvernement, des anciens-membres du gouvernement, des parlementaires, des élus locaux, des autorités traditionnelles, des membres de la société civile, des universitaires, des leaders d’opinion, des ministres du culte, des leaders de partis politiques, des jeunes, des syndicalist...

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