Manu Dibango : 60 ans de souffle

Cette année, plusieurs concerts ont marqué cet anniversaire de l’icône internationale du saxophone.

Manu a tout connu : des vinyles 33 tours, 45 tours, 16 tours, des radios-cassettes, des CD, des mp3, la vente en ligne… Mais il épouse chaque intervalle du temps avec une brave aisance. Son papa fonctionnaire le voyait suivre ses traces, mais Manu a fini saltimbanque. Et six décennies plus tard, c’est sans rougir qu’on lui dit merci, d’avoir pris le chemin de l’école de Duke Ellington, et pas celui de la fac. Manu est né un 12 décembre. Cette année, il a 86 printemps. Mais le nombre qui nous intéresse le plus, c’est 60. Comme 60 ans de carrière. Le pape de l’Afrojazz, crâne rasé, lunettes fumées et éternelle bouille joviale - sans oublier son saxophone accroché en bandoulière - traverse le temps comme une comète, en élevant tout ce qu’il touche vers les cimes de l’enchantement. Trop de superlatifs, diront certains. Non, rien n’est excessif quand il s’agit de Manu. Entre récompenses, spectacles, collaborations, voyages, etc., les faits d’armes de cet increvable jeune homme sont une pléthore. Que dire ? Par où commencer ? Tentons la fin, c’est plus simple.

L’année 2019 marque donc les noces de diamant pour la carrière musicale du maître du saxo. Au Grand Rex à Paris en octobre dernier, Emmanuel Dibango N’Djoké (à la naissance) a convié des amis autour d’un orchestre magistral. Cette scène pointait comme l’apothéose de la bonne dizaine d’autres salles prêtées pour célébrer les 60 piges de son immense répertoire. D’Oslo à Vienne, en passant par Bruxelles et New York, les fans, ou plutôt la famille d’admirateurs de Manu, ont pu se délecter de son nectar musical. La carrière de Manu est loin d’être un long fleuve tranquille. A ses débuts dans les années 50, il s’illustre comme un vrai jazzman doublé d’un rocker indéniable. « Twist à Léopoldville », morceau sorti en 1962 peut en témoigner. Et Manu a eu sa grande période « Zaïre », avec les autres Grand Kalle, Tabu Ley Rochereau et même la boîte bruxelloise « Anges Noirs ». « Le Congo, à cette époque-là, c’était le centre des musiques populaires », se souvient Manu. C’est pourquoi, il restera finalement deux ans dans cet univers au lieu d’un mois prévu au départ.

Comme un caméléon, Manu s’adapte. Dans les Eighties, il se laisse emporter par le vent reggae, insuff...

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