Cinéma : « Innocent » fait foule

Le premier long métrage du Camerounais Frank Thierry Lea Malle, très attendu, a attiré de nombreux cinéphiles le 23 décembre dernier à Yaoundé.

Il était tant désiré avant sa présentation le 23 décembre dernier au palais des Congrès. Pour plusieurs raisons. D’abord parce que c’est le premier long métrage du jeune réalisateur camerounais Frank Thierry Lea Malle, suivi à la loupe par les observateurs avisés du 7e art local depuis son premier court-métrage « Point de vue », qui lui avait valu de remporter le concours « 10 jours pour film » organisé à l’occasion des Ecrans Noirs 2016. Ensuite parce que ses courts-métrages sortis par la suite n’ont fait qu’accentuer l’intérêt des cinéphiles et des cinéastes. Enfin, parce que l’équipe de production, Inception Arts & Com autour du film « Innocent(e) », a captivé l’attention de tous à forts coups de communication sur les médias classiques et sociaux. 
Les ingrédients sont alignés, mais pour quels résultats ? Nul besoin de tourner autour du pot : cela fait longtemps qu’un aussi bon film n’avait été concocté par les marmites du cinéma camerounais. Le suspense dans cette affaire de scandale sexuel opposant une élève de 17 ans (Fidèle Ngo Bayigbedeg) à un homme politique (Noël F. Tiognou) est préservé jusqu’au bout des 100 minutes. Et quand il émerge, le climax n’est que plus vivace, entraînant le cinéphile dans un tourbillon d’interrogations que le réalisateur ne laisse pas sans réponse, Dieu merci ! L’intensité est construite et maintenue grâce à des acteurs incarnant avec autorité et professionnalisme leurs rôles, créant une parfaite ambiance de tribunal. On se croirait presque assis dans le bureau du juge d’instruction, dans cette brigade, dans cette salle d’audience, dans cette chambre d’hôtel où tout se tisse. 
C’est donc le thriller judiciaire que Lea Malle choisit d’explorer pour son premier long métrage. Sa volonté avouée de défendre la cause féminine se retrouve dans chaque ligne du scénario. Il lance des femmes fortes, confiantes, indépendantes, mais surtout assumées. En résumé, « Innocent(e) » ne s’éloigne pas de cette tendance au « He for She » omniprésente dans le travail du jeune réalisateur. On est donc peu surpris de retrouver, au centre de l’intrigue, une femme gendarme sous-officier qui hérite de cette enquête délicate. Versions contradictoires, faux-sembl...

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