« Le cinéma camerounais est intéressant »

Rahmatou Keïta, réalisatrice nigérienne.

Vous avez sillonné plus d’une cinquantaine de pays avec vos films en compétition dans de prestigieux festivals et glané de nombreux prix. Quel est le secret de votre réussite ?
J’ai effectivement réalisé un film qui a eu un certain nombre de prix et qui est à ce jour le premier film du Niger à être retenu aux Oscars. Je n’ai malheureusement pas de secret en tant que tel. Je crois que c’est le résultat de beaucoup de travail et de passion. Il y aussi l’amour de soi et l’amour des siens. J’ai toujours eu envie de faire découvrir mon univers au monde entier. Je pense qu’il y a cet engouement pour certains habitants de la planète à découvrir des cultures qu’ils ne connaissent pas. 
Comment faites-vous pour réaliser des films d’un standing permettant de représenter valablement l’Afrique dans des évènements internationaux, malgré le difficile accès aux financements ?
Je pense qu’il ne faut pas avoir peur d’être soi-même. On copie généralement les autres dans la littérature et le cinéma alors que ça ne sert à rien, car on ne sera jamais comme eux. Par contre, on est ce qu’on est. Et, dans notre authenticité, on peut rivaliser avec les plus grands du monde et peut-être faire mieux. Tout réside donc dans l’originalité du sujet.
Vous avez eu l’occasion d’apprécier quelques films camerounais durant la sixième édition du festival Yarha où votre film « Zin'naarîya » a remporté deux prix. Quelle appréciation faites-vous du cinéma camerounais ?
Le cinéma camerounais est intéressant. Il a beaucoup d’innovations. On sent que c’est un cinéma qui a été à un moment florissant et est peut-être retombé. Il se relève et il faut vraiment l’encourager. J’invite les cinéastes camerounais, comme tous les autres cinéastes, à créer une industrie et trouver des moyens d’avoir des fonds qui puissent soutenir des productions. Sans oublier les salles obscures. Le cinéma est très important. Il est temps que nous disions qui on est, car très souvent les autres parlent de nous. Nous devons nous présenter au monde. Dire comment on vit, comment on se sent.
On sait également que vous êtes journaliste. De professionnelle de l’information à cinéaste, comment s’est fait la transition ?
Je suis à la base universitaire. J’ai fait des études d...

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