MASA : dans les couloirs du marché

L’événement culturel qu’accueille la capitale ivoirienne depuis le 7 mars dernier est avant tout un lieu de transactions. CT est allé à la rencontre de ses différents acteurs.

Dans un marché classique, les ménagères munies de leur panier à courses se procurent divers aliments. Il y a l’observation des denrées, le coup de foudre sur les tomates, les tractations avec la bayam-sallam, puis la phase d’achat. C’est à ce type d’occupations que se livrent acheteurs et vendeurs dans des lieux comme Mvog-Mbi, Mokolo, Mfoundi, Mboppi, etc.  A Abidjan où se déroule depuis le 7 mars dernier le Marché des arts du spectacle, les techniques de négociations ne sont pas si différentes. Les deux camps, acheteurs et vendeurs, sont bien présents. Le premier groupe est constitué de producteurs, de diffuseurs, de promoteurs de festival, bref de tous les métiers susceptibles de consommer des spectacles et de les redistribuer à un public. Le second groupe, c’est évidemment les artistes, auxquels on peut associer leurs managers et tout leur staff. Ce marché particulier ouvert dans la capitale ivoirienne donne lieu à de nombreux échanges. C’est qu’il faut séduire les « clients ». 
Certains artistes jouissent déjà d’une bonne réputation auprès des centaines de visiteurs qui franchissent chaque jour les portes du palais de la Culture-Treichville. Alors pour eux, s’attirer de la clientèle n’est pas une rude bataille. Leur salle se remplit sans trop d’efforts. D’autres artistes moins connus, arrivés à Abidjan avec pour seules armes leurs rêves et leurs ambitions, doivent ratisser large pour convaincre les spectateurs. Deux danseurs du Mozambique font partie de cette classe moins privilégiée. « Nous sommes de la Compagnie Theka, et nous allons révéler notre spectacle les 11 et 12 mars à la salle Kodjo Eboucle du palais de la Culture. Pourriez-vous nous aider en conseillant aux gens d’y assister ? », demandent-ils, timides, aux journalistes qu’ils croisent sur leur chemin. Quelques mètres plus loin, le manager d’un artiste conteur est à l’attaque. « Venez, vous ne serez pas déçu », affirme celui pour qui, le bouche-à-oreille est une excellente stratégie pour capter le public d’Abidjan. C’est vrai, ici, l’ami de l’ami d’un ami peut conseiller de regarder telle ou telle représentation. Ça fonctionne du tonnerre.  
Et chers artistes, l’âge ou l’expérience ne comptent pas forcément pour vendre sa création. La scène musicale par exemple se partage entre des vieux routiers comme les Sénégalais du Toure Kunda, et la toute jeune Congolaise Licelv Mauwa. Pour être acheté, il suffit que le spectacle touche sa ci...

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