« Le grand gagnant devra être le consommateur final »

Judith Yah Sunday, Directeur général de Cameroon Telecommunications.

Madame le Directeur général, vous avez reçu du gouvernement des conventions de concession pour l’établissement et l’exploitation de réseaux de communications électroniques. Qu’est-ce que cela représente pour Camtel ?

Pour l’entreprise que j’ai la charge de diriger, c’est l’aboutissement d’un très long processus démarré en 1998 lors de sa création. Il convient de préciser que Camtel est issue de la fusion de l’ex Société des Télécommunications Internationales (Intelcam) et de l’ex-direction des télécommunications du ministère des Postes et Télécommunications. Ayant hérité des activités jadis dévolues à ces deux entités, Camtel a exercé ses missions, circonscrites dans les domaines du réseau fixe et du réseau de transport, sur la base des textes législatifs des décrets et autres textes réglementaires signés par le  gouvernement. Les conventions de concession qui nous ont été remises solennellement le jeudi 12 mars 2020, régularisent donc la situation de Camtel, par sa mise en conformité avec le cadre législatif et réglementaire en vigueur. C’est dire que l’opérateur historique dispose des titres de propriété lui permettant d’exercer de plein droit les activités qu’elle menait déjà au quotidien à savoir le fixe, le transport et le mobile, à titre expérimental. S’agissant particulièrement du mobile, à partir de ce jour, Camtel est officiellement le 4ème opérateur mobile du Cameroun. Nous pouvons enfin offrir des services de communications mobiles suivant les mêmes technologies que les autres opérateurs déjà présents dans ce domaine. C’est à la fois une opportunité et un défi majeur pour notre organisation, car nous allons évoluer dans la cour des grands groupes internationaux du secteur des télécommunications. Nous devons par conséquent adapter notre structure à cette nouvelle donne. A cet effet, nous comptons mettre en œuvre dans les meilleurs délais, la réorganisation fonctionnelle de l’entreprise, à travers la mise en place d’un continuum organisationnel Ouvert, qui intègre à très court terme la création des Business Units en fonction des titres d’exploitation octroyés et des services supports transversaux, afin d’aboutir à moyen terme (horizon 3 ans) à une séparation fonctionnelle mature.

Camtel devient le 4e opérateur de téléphonie mobile au Cameroun. Une arrivée dans un milieu concurrentiel. Quelle est la stratégie de votre entreprise pour vous faire une place, 20 ans après les principaux concurrents ?

Je voudrais rappeler que nous avons déjà une certaine expérience dans le domaine de la téléphonie mobile au Cameroun. Le réseau CDMA commercialement baptisé CTPhone dessert déjà plusieurs localités urbaines et rurales et notre réseau 4G/LTE qui était jusqu’alors expérimental est fortement apprécié des Camerounais qui le classent, dans différents sondages effectués, en tête des réseaux Internet mobile du pays. Sur un plan purement marketing, il va de soi qu’étant le dernier arrivé dans un marché hautement concurrentiel, nous allons appliquer une stratégie qui obéit aux prescriptions reçues du gouvernement pour développer l’économie numérique et dont le grand gagnant devra être le consommateur final. Les Camerounais, partout où ils se trouvent, vont bénéficier de services innovants aux meilleurs tarifs. Camtel entend jouer pleinement son rôle de catalyseur pour améliorer la qualité des services des communications électroniques et rendre abordable le coût des services offerts. Nous nous engageons fermement dans ce sens et cela va se ressentir dans les mois qui viennent.

Outre la fibre optique qui vous rend incontournable par rapport à vos concurrents, que peut désormais espérer le consommateur avec Camtel ?

Permettez-moi de préciser aux lecteurs que la fibre optique est un support de transmission des informations et des données à vitesse très élevée (très haut débit) et sans risque de perturbations.

La société Camtel déploie et administre pour le compte de l’Etat, un important patrimoine infrastructurel dans le secteur des communications électroniques de notre pays. Dans le domaine des infrastructures de transport, Camtel gère à l’international quatre câbles sous-marins qui connectent le Cameroun aux pays d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Ces câbles sont adossés  sur le territoire national à un Backbone à fibre optique d’environ 12.000 km déployé à travers les dix régions du pays. De même, Camtel offre sur l’ensemble des régions des solutions de téléphonie et une connectivité IP de grande capacité, fiable et sécurisée. En outre, deux stations par satellite sont opérationnelles à Zamengoé, dans la périphérie de Yaoundé, et à Douala Bépanda. Ce patrimoine infrastructurel vient être enrichie d’un data center, réalisé suivant les exigences techniques de haute qualité qui lui permettent d’être classé « TIER 3 », une première en Afrique Centrale, qui va contribuer à offrir aux consommateurs des services de stockage de données et des solutions dans le cloud.

Avec les titres d’exploitation que l’Etat a bien voulu nous octroyer, nous allons nous investir encore plus pour poursuivre des actions engagées en vue de la réalisation de nos diverses missions, offrir aux consommateurs des services des communications électroniques de haute qualité et partant, réduire davantage la fracture numérique entre les zones urbaines et rurales.

Il serait prétentieux de dire que Camtel toute seule permettra de garantir la qualité et le moindre coût à tous les camerounais. Nous devons prendre en compte les autres acteurs du secteur avec lesquels nous travaillons en parfaite collaboration. En effet, notre réseau à fibre optique est la technologie utilisée dans les infrastructures large bande que nous déployons, et la convention de concession de Transport qui nous a été octroyé nous oblige une équité dans l’offre des services y afférant à l’ensemble des opérateurs a...

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