« Un patrimoine à léguer aux générations futures »

Laure Kamga, réalisatrice.

 

Votre documentaire « Le Messù : Au-delà des pas des reines » sera dévoilé au public camerounais le 5 septembre prochain. Pouvez-vous nous dresser le synopsis de ce nouveau projet ?

« Le Messù : Au-delà des pas des reines » est un film documentaire long-métrage de 60 minutes qui fait une incursion dans la confrérie du Messù pour comprendre ce qui se cache derrière ce regroupement de femmes. Selon l’imagerie populaire cette organisation se réduirait juste à une danse d’exhibition. « Le Messù » en effet, peut se voir chez les chrétiens comme « la fête des récoltes » où chaque fidèle vient présenter et offrir le fruit de son travail. Chez les Bamilékés, précisément à Bandjoun, la richesse est agricole. Cette agriculture source de richesse se fait principalement par les femmes. « Le Messù, …» Comme documentaire est notre façon à nous, non seulement de conserver notre identité, notre patrimoine mais aussi un devoir aux générations présentes et futures. Il s’agit de faire connaître et de valoriser notre culture à travers le monde entier.

Pourquoi mettre en lumière ces femmes, ces reines, vous tient-il à cœur ?

Il est question ici de montrer l’un des côtés invisibles de la femme dans la société.

Vous savez ? On a toujours montré la femme en termes de pleureuse, de demandeuse, danseuse, maternelle, nourricière et voire économe. Cependant, tous, nous savons que « derrière les grands hommes se cache toujours une grande femme». Ce qui se traduit justement par le sens de gestion, de la responsabilité, du rôle capital que peuvent avoir les femmes autour de « leurs rois » (de leurs hommes tout court). « Le Messù » à Bandjoun dans l’ouest du Cameroun vient donc magnifier cette capacité de la femme à pouvoir exprimer ce sens de grandeur dans la responsabilité qu’est la leur. La femme est la « mère de l’humanité », elle est l’incarnation du pouvoir de création. C’est elle qui donne la vie. Par ailleurs, dans mon enfance, j’ai eu la chance d’archiver quelques pré-requis de cette association du « Messù » à travers ma maman qui en était une de ses membres à un grade élevé.

Quelles dispositions avez-vous prises pour la première de votre documentaire en septembre prochain, compte tenu du fait qu'il faille désormais tenir compte de la pandémie et respecter les mesures barrières ?

Naturellement, nous n’avons pas été en marge des mesures barrières que nous impose la pandémie de Coronavirus. C’est justement la raison pour laquelle nous avons opté pour une diffusion digitale, le temps de la gestion de la crise sanitaire

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