« Au départ, certaines personnes avaient peur »

Dr Elie Simo, épidémiologiste, éclaire sur les résultats obtenus lors de la campagne pilote et l’importance du vaccin contre le cancer du col de l’utérus dans la protection de la jeune fille.

Docteur, êtes-vous satisfait des résultats obtenus lors de la campagne d’introduction du vaccin contre le cancer du col de l’utérus ?

Je suis satisfait des résultats obtenus. Au départ, nous avions le sentiment qu’il ne devait pas avoir beaucoup de succès, que le vaccin ne devait pas être très sollicité. Nous avons été très surpris par l’affluence des populations. Ainsi, pour une population d’environ 15 919 dénombrée dans les écoles et les communautés, nous avons vacciné 11 235 jeunes filles pour la première dose (novembre 2014) et six mois plus tard (mai 2015), 10 534 enfants pour la deuxième dose sur les 11 235 jeunes filles ayant reçu la première dose. Soit une couverture de 94%. Lors de la deuxième cohorte qui a eu lieu en 2016, nous avons recensé 8 310 enfants et vacciné 7 996 jeunes filles pour le HPV1 (première dose du vaccin) et six mois plus tard, en novembre 2016, pour le HPV2, nous avons pu retrouver et vacciner 7 848 sur les 7 996 enfants ayant reçu la première dose, ce qui représente une couverture de 98%. Soit un total de 18 382 jeunes filles âgées entre 9 et 13 ans effectivement vaccinées. Je peux donc dire que cette campagne a été un grand succès à plusieurs niveaux. Premièrement, ça a permis de rompre la peur puisque le vaccin a été accepté et réclamé. Deuxièmement, tous les acteurs se sont mouillés de sorte que les normes ont été respectées pour un vaccin qu’on était en train d’introduire pour la première fois dans le programme de santé au Cameroun. Le succès a été aussi en termes de couverture puisque nous étions à 94% pour la première campagne (HPV1) et à 98% pour la deuxième (HPV2).

Avez-vous rencontré des soucis particuliers ? Des effets secondaires ?

Au départ, certaines personnes avaient peur. Au moment où nous devions administrer la deuxième dose de 2015, beaucoup de jeunes filles qui n’avaient pas pu bénéficier de la première dose de 2014 sont venues et nous en avons vacciné plus de 4 000. Nous avions très peur à l’époque d’une rupture de vaccin, qui devait entraver la deuxième dose de ceux qui avaient déjà bénéficié de la première dose. Heureusement, cela n’est pas arrivé. La deuxième difficulté, c’est que c’es...

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