Camair-Co: pas de cessation d’activités

Mise au point du Directeur général, Ernest Dikoum hier à Douala.

«Nous sommes en train de négocier des contrats extrêmement importants. Cela peut sérieusement affecter les négociations en cours ».  Ernest Dikoum, directeur général de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), lors d’une rencontre avec quelques organes de presse hier 19 décembre 2016, tenait à démentir la nouvelle qui a fait le tour des conversations et des médias le week-end dernier : la cessation d’activités de la compagnie aérienne.
Le Dg a fait cette mise au point quelque temps avant de se rendre à deux sessions ordinaire et extraordinaire du conseil d’administration qui se déroulait ce lundi dans la cité économique. Avec le Dg adjoint, Moussa Bouba à ses côtés, le manager de la compagnie aérienne a précisé : « Les statuts de Camair-Co nous demandent de gérer la compagnie aérienne avec tous les moyens possibles qui peuvent être propres ou loués en termes d’équipement pour pouvoir gérer la mobilité de nos clients et surtout d’abord la mobilité des Camerounais ».  D’où la location d’un avion ATR de 64 places qui a d’abord servi au transport pendant la CAN et  qui effectue les vols ces jours-ci. Insistant sur un point : le fait qu’un avion d’une compagnie aérienne soit immobilisé, n’a rien à voir avec la cessation de ses activités. Le fait qu’une compagnie aérienne puisse réduire ses fréquences ou éliminer certains points d’opération ne veut pas dire que la compagnie ne se porte pas bien.
Les hommes de médias ont reçu un rapport détaillé du Dg. D’abord, la compagnie possède cinq avions : un 767 en propriété, deux 737 en location et deux MA60.  Le 767 est immobilisé à cause des problèmes techniques, de la disponibilité des cartes de navigation. Quant aux deux 737, l’un se trouve à Douala, au hangar de l’aéroport militaire. Il a quelques problèmes techniques et devrait revenir en service d’ici la fin de la semaine. Le deuxième appareil est en Afrique du Sud, en train d’être réparé pour un problème de train d’atterrissage. La saisie dont il avait fait l’objet, qui a duré plus de cinq semaines, a retardé les travaux. Des ingénieurs de Camair-Co ont été envoyés en Afrique du Sud. L’avion est déjà en hangar pour revenir au Cameroun d’ici quelques jours. Avant la fin de la semaine, espère le Dg. Les deux MA60 sont fonctionnels. Seulement, ils ne disposent à ce jour que d’un seul équipage qui devait repartir en Chine compléter sa formation et il n’y avait pas la possibilité de maintenir les opérations entre-temps. L’équipage est rentré et sa licence doit être certifiée par l’autorité aéronautique pour qu’il reprenne les vols.

Ernest Dikoum: « Nous allons auditer notre dette »

Directeur général de Camair-Co.

Quelle est la situation de la dette de Camair-Co ?
Nous avons créé une stratégie pour convaincre le Trésor public que cette dette n’est pas gratuite. Déjà, on nous a autorisés à auditer la dette. Donc, ne restons pas figés sur les 30 ou 35 milliards de F. On est en train de choisir un cabinet qui va auditer cette dette. Et elle se décompose en trois rubriques : fiscale, sociale, fournisseurs. Maintenant, lorsque nous allons analyser la dette, nous croisons les doigts, peut-être que certaines structures vont nous accorder des moratoires, des réductions, etc. Si on audite la dette et qu’elle revienne même à 25 milliards de F, par exemple, ce que nous proposons à l’Etat, c’est que nous nous engageons à ce qu’elle soit amortie dans le temps. Le gouvernement dépense son argent de billets de mission avec Turkish, Air France, etc. et ils paient cash. Mais nous, on peut permettre à l’Etat de faire des situations planchées qui vont lui donner la possibilité en trois ou quatre ans de récupérer ce qu’il a dépensé.

La desserte de Paris, qui selon certaines informations, était la principale pourvoyeuse de recettes,  a été suspendue. Comment comptez-vous gérer cette affaire ?
Ma spécialité avérée à l’international c’est l’optimisation des revenus des compagnies aériennes. C’est moi qui ai conçu le projet d’exploitation d’Emirates pour l’Amérique du Nord. On ne peut pas continuer à faire des opérations à perte et avoir des engagements qu’on ne peut pas soutenir. Lorsque vous avez un gros porteur qui part peut-être à 20 ou 30% d’occupation, ça devient une rente. Paris représentait peut-être 70% de ses recettes, mais lorsque vous avez les recettes, vous avez aussi les coûts. Si vous avez 70% de recettes et 70% de charges, il y a un souci. On a décidé de faire un repli stratégique pour déjà répondre aux normes des régulateurs par rapport à la reprise de Paris, réorganiser les équipes. On avait 17 employés à Paris et 10 cadres en représentation. On avait d’autres problèmes. Et pour éviter la saisie d’un de nos appareils à Paris, il fallait respectueusement demander l’arrêt des opérations et le rappel à la base des troupes. Nous sommes en train de renégocier des bureaux dans la capitale française. Il y a un dossier en cours. Nous devons reprendre Paris mais dans les meilleures conditions. Je vous promets que les Camerounais auront une compagnie aérienne de référence.

Et au niveau des ressources humaines, quelle est la situation exacte des 53 employés mis à la retraite ?
Nous sommes une société d’Etat, on a des règles. Il y a des gens qui ne lisent pas leur contrat d’emploi. C’est le cas de plusieurs personnes qui s’engagent à travailler dans une entreprise et qui n’ont pas la bonne compréhension de ce qui est réglementaire. Le cadre qui est réglementaire a été respecté par rapport à ces collaborat...

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