Sommet extraordinaire de la CEMAC : les résolutions de Yaoundé

Le communiqué final à l’issue du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat d’Afrique centrale sur la situation économique et monétaire dans la zone CEMAC.

« A l'invitation de Son Excellence Paul Biya, président de la République du Cameroun, un Sommet extraordinaire des chefs d'Etat d'Afrique centrale s'est tenu à Yaoundé le 23 décembre 2016 au Palais de l'Unité.  Cette rencontre avait pour objectif d'examiner la situation économique et monétaire dans la zone CEMAC et d'adopter des mesures appropriées visant à juguler les effets néfastes du double choc pétrolier et sécuritaire, sur les économies de la sous-région.
Ont pris part à cette rencontre :
- Son Excellence Paul Biya, président de la République du Cameroun;
- Son Excellence Faustin Archange Touadera, président de la République centrafricaine;
- Son Excellence Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo;  - Son Excellence Ali Bongo Ondimba, président de la République Gabonaise;  - Son Excellence Obiang Nguema Mbasogo, président de la République de Guinée équatoriale;  - Son Excellence Idriss Deby Itno, président de la République du Tchad.
Ont également assisté aux travaux:
- Madame Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) ;  - Monsieur Michel Sapin, ministre de l'Economie et des Finances de la République française;
- Monsieur Pierre Moussa, président de la Commission de la CEMAC ;  - Monsieur Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC).
Abordant les points inscrits à l'ordre du jour, les chefs d'Etat ont tout d'abord suivi la Communication spéciale de la directrice générale du Fonds monétaire international. Ils ont ensuite écouté l'intervention du ministre français de l'Economie et des Finances, puis pris connaissance du rapport de la réunion des ministres des Finances et de l'Economie de la CEMAC, tenue à Yaoundé le 22 décembre 2016.
A la suite de ces exposés, les chefs d'Etat ont procédé à un échange de vues sur les diverses questions évoquées, et notamment sur l'ampleur des conséquences de la baisse des cours du pétrole sur les économies de la sous-région, la gestion financière et monétaire de la CEMAC, les mesures à adopter pour sortir de cette conjoncture économique difficile.
Au terme des échanges, les chefs d'Etat ont :
1. Relevé d'emblée que le renforcement de la stabilité macroéconomique ne nécessite pas un réajustement de la parité monétaire actuelle, mais plutôt des efforts d'ajustement sur les plans intérieur et extérieur, assortis de réformes structurelles adéquates.
2. Décidé d'adopter des mesures pertinentes destinées à inverser durablement les tendances négatives de l'économie de la sous-région, combinant une politique budgétaire adéquate, une politique monétaire appropriée et une coopération internationale renforcée.
3. Réaffirmé leur vision commune de faire de la zone CEMAC un espace émergent dans un avenir proche, par la réalisation judicieuse des infrastructures nécessaires à la promotion d'un développement durable et inclusif au bénéfice de leurs populations.
4. Réitéré leur attachement indéfectible à la solidarité communautaire face aux chocs économiques et sécuritaires actuels et futurs.
5. Décidé, en matière de politique monétaire du gel des plafonds des avances statutaires de la BEAC au niveau fixé sur la base des recettes budgétaires de l'exercice 2014.
6. Prescrit le renforcement de la stabilité financière de la zone CEMAC par une surveillance accrue du système bancaire et une utilisation optimale des instruments de politique monétaire.
7. Engagé la BEAC à proposer à brève échéance, en faveur des Etats, des mesures visant à promouvoir la migration progressive vers le financement par les Marchés de capitaux, en substitution des financements directs de la Banque Centrale.
8. Renouvelé leur engagement à poursuivre vigoureusement, au niveau de chaque pays, les ajustements budgétaires nécessaires à un rééquilibrage maîtrisé, judicieux et progressif de leurs finances publiques.
9. Convenu de l'impérieuse nécessité de conduire des politiques budgétaires ciblées en matière de dépenses publiques afin de préserver les acquis sociaux dans un contexte d'extrême fragilité économique et financière.
10. Décidé de s'engager à un redressement graduel du solde budgétaire des Etats et convenu de ramener dans un délai de moins de 05 ans le solde budgétaire en dessous de 3 %.
11. Souligné l'importance de maintenir un endettement viable et soutenable, en privilégiant les financements concessionnels et en favorisant les partenariats public-privé pour la réalisation des programmes d'infrastructures.
12. Salué les conseils avisés et l'assistance technique des partenaires au développement.
13. Décidé d'ouvrir et de conclure à brève échéance, des négociations bilatérales avec le FMI, pour mieux structurer les efforts d'ajustement de leurs Etats, les accompagner vers une sortie de crise et les aider à mettre en place les conditions d'une relance vertueuse et durable de leurs économies.
14. Sollicité en faveur de chaque pays, des mesures de renforcement d'une coopération internationale plus souple et flexible.
15. Convenu, en raison du caractère exogène des chocs économiques subis, d'avoir amplement recours à tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux en vue d’obtenir un large accès aux financements concessionnels et non-concessionnels nécessaires au renforcement de la balance des paiements et à la poursuite des projets de développement prioritaires.
16. Décidé d'accélérer résolument la finalisation de la libre circulation des personnes ...

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