«Le secteur pétrolier est le premier contributeur au budget de l’Etat »

Paul Dengoue Fansi, président de la Fédération des professionnels nationaux du pétrole et du gaz (FPNP).

Monsieur le président, quel est aujourd’hui le poids du secteur pétrolier dans l’économie camerounaise ?

Le secteur pétrolier est naturellement le premier contributeur au budget de l’Etat, tirant ses sources de revenus principalement des activités extractives en amont, notamment l’exploration pétrolière, les droits de transit (COTCO) et, en aval,la taxe spéciale sur les produits pétroliers (TSPP) ainsi que l’Impôt sur les sociétés des activités pétrolières.Ceci justifie la bienveillante attention que l’Etat accorde à ce secteur d’activité aussi bien en amont qu’en aval.

Pourquoi après l’adoption de laloi sur le partage de productionon ne note pas une ruée desmajors mondiaux de la recherche et de l’exploration versle Cameroun ?

Selon le président de la Commissionde négociation des contrats pétroliers et gaziers, « le Cameroun a pu conclure plus de 20 contrats pétroliers et attirer d’importants investissements dans le secteur des hydrocarbures avec l’adoption du Code pétrolier de 1999 ». Afin de faire face à la concurrence existante entre les pays pour la promotion de leurs domaines miniers, le cadre contractuel et fiscal du secteur des hydrocarbures a été réaménagé en février 2019, offrant plus de flexibilité et davantage de mesures incitatives pour soutenir les programmes de travail des compagnies pétrolières et gazières. Toutefois, la baisse des cours du brut et la complexité géologique des nouveaux thèmes d’exploration, la taille des découvertes jusqu’ici réalisées au Cameroun et l’étroitesse relative de notre domaine minier constituent autant d’obstacles qui découragent les grandes firmes internationales d’exploration.

En 2000 à la faveur de la loi portant libéralisation du secteur pétrolier aval, une douzaine d’opérateurs locaux ont fait leur apparition sur le marché de la distribution. Aujourd’hui, on en a davantage, pendant que la présence étrangère a tendance à se réduire d’années en années. Qu’est-ce qui expliquecette percée ?

Cette loi de 2000 relative à la libéralisation du secteur pétrolier aval a été une opportunité réelle qui a permis à l’Etat du Cameroun, sous l’impulsion du Fonds monétaire international et la ferme volonté du gouvernement camerounais, d’ouvrir le jeu de la concurrence et de donner une nouvelle dynamique des enjeux socio-économiques du secteur pétrolier aval. A ce jour, nous comptons environ 40 opérateurs contre troisgrosses multinationales qui existaient en 2000. L’engouement des sociétés à capitaux privés camerounais démontre à suffisance que c’était une bonne décision. Le renforcement des compétences du personnel des sociétés locales, la connaissance du terrain, la flexibilité décisionnelle et la dimension émotionnelle des clients ont permis de grignoter des parts de marché.

20 ans après, comment appréciez-vous la valeur ajoutée deces acteurs nationaux pour lespopulations et pour l’économie ?

La présence de ces nouveaux opérateurs locaux a permis de démultiplier le nombre de stations-serviceet créer une offre commerciale deproximité. Au moins 10.000 emplois directs et indirects ont été crééspar les opérateurs locaux. Ceci passe par les effectifs de chacune des sociétés, ceux des stations-services, les transporteurs, et les divers prestataires. Naturellement, cette chaîne d’activités créées autour de la distribution des produits pétroliers dégage des valeurs ajoutées à chaque étape avec une contribution au niveau du Produit intérieur brut nonnégligeable. Nous ne saurons omettre de mentionner que nous sommes un collecteur fidè...

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