Interview: « Le SIARC est devenu la grand-messe de l’artisanat camerounais »

Monsieur le ministre, la 7e édition du Siarc vient de s’achever. Quels sont les premiers retours qui vous parviennent de cette autre édition qui s’est tenue dans un contexte assez difficile ?

Placée sous le très haut patronage du président de la République, Paul Biya, la 7e édition du Salon international de l’artisanat du Cameroun s’est tenue dans un environnement international marqué par la crise sanitaire du coronavirus,  au moment où le Cameroun amorce sa relance économique post-Covid-19.

Le Siarc qui est devenu au fil des éditions, la grande messe de l’artisanat camerounais, a pour objectif de donner l’opportunité à nos artisans et aux acteurs du secteur de l’artisanat de présenter, de promouvoir et de vendre directement leurs produits et leur savoir-faire à des amateurs et férus d’artisanat nationaux et étrangers dans un cadre approprié, afin de leur permettre de réaliser des bénéfices et de nouer des partenariats mutuellement ou bénéfiques. Au moment où s’achève cette édition, les premiers retours qui nous parviennent sont assez encourageants.

A titre d’illustration, le Siarc 2021 c’est un succès populaire qui a vu 550 stands occupés; 680 exposants, dont 510 artisans locaux dont la participation a été soutenue par le gouvernement ; près d’une dizaine de délégations étrangères représentées, avec le Sénégal comme pays invité d’honneur ; 56200 visiteurs grand public; 225 visiteurs et acheteurs professionnels provenant du Cameroun et de l’étranger ; le renforcement des capacités de plus de 450 artisans locaux pour qu’ils deviennent des leaders dans leurs métiers et filières ; 20 expositions sectorielles des structures publiques, privées et internationales ; une trentaine d’animations culturelles avec prestations d’artistes locaux et étrangers, etc. L’exposition-vente des produits artisanaux a permis aux artisans de réaliser des chiffres d’affaires appréciables.

Il y a eu des expositions mais aussi des ateliers thématiques. Qu’est-ce qu’on peut principalement retenir de ces réflexions relativement au développement de l’artisanat au Cameroun ?

En adéquation avec le thème central du Siarc 2021 qui portait sur la « Redynamisation du système de commercialisation des produits artisanaux et conquête des marchés extérieurs », les sessions thématiques qui constituaient la deuxième articulation phare de cette 7è édition, avaient pour objectifs, au-delà des aspects pédagogiques de sensibilisation, de formation et d’information des acteurs de l’artisanat et de l’opinion publique sur les avancées enregistrées sur le développement de l’artisanat camerounais, d’outiller les artisans en rudiments, stratégies et  instruments leur permettant d’améliorer la compétitivité de leurs produits, de renforcer l’attractivité et d’accroître la commercialisation desdits produits sur le marché local et extérieur, dans un contexte marqué par la mise en œuvre de la SND30 et la reprise économique post-Covid-19.

La finalité de cette démarche était triple à savoir : permettre au secteur de l’artisanat de renforcer sa contribution dans la transformation structurelle de notre économie ; garantir l’implantation durable et permanente des produits artisanaux sur les marchés locaux, en vue d’une part de promouvoir « le Made In Cameroon » et d’autre part de donner du contenu à la promotion de l’import substitution. Enfin, d’encourager et d’inciter nos artisans à explorer les marchés extérieurs et à capter des parts de marché existants dans les autres pays,  au regard des opportunités offertes par  la Zone de libre-échange continentale africaine.

Il y a forcément eu des recommandations. Quelles sont-elles et comment pensez-vous les mettre en œuvre ? 

Au terme de trois jours d’échanges et de réflexion, une quarantaine de recommandations ont été formulées tant en direction de l’Etat et de ses démembrements, des artisans, ...