Pratique du bilinguisme: des familles ont compris

«Take this». «Mom, what do you mean ? », demande l’enfant ne voyant rien entre les mains de sa mère. « Ce n’est pas ton anglais-là que je me débrouille à parler», rétorque la génitrice. « Maman, tu demandes quoi exactement ? », insiste l’enfant. « Tu n’as pas compris que je veux que tu m’apportes la bouteille d’huile sur la table ? », ajoute la mère. « Mom, mais ce n’est pas ce tu as dit en anglais », répond le petit, en souriant. Les éclats de rire qui s’en suivent détendent l’atmosphère dans la cuisine de la famille Atangana, au quartier Mendong à Yaoundé, en ce jour du mois de janvier.

C’est que, dans ce foyer, les parents d’expression française ont inscrit leurs enfants au Complexe scolaire Markesso, malgré leurs propres difficultés à aligner deux phrases en anglais. Précisément dans la section anglophone, où l’on ne s’exprime que dans la langue de Shakespeare. Le premier fils est en Class five (CM1). Les devoirs cassent les pieds à ces géniteurs francophones. Ils se font régulièrement reprendre par leurs enfants, mais tiennent ferme. « Je ne peux pas enlever les enfants de cette école parce que je ne comprends rien. L’anglais est la langue du futur », assure la mère. Elle n’est pas la seule. A l’école maternelle et primaire bilingue Les fleurettes sise à l’entrée Camp-Sic Nlongkak, la petite Caroline Shadey Hoth, fille de Josué Mendouga fait partie des effectifs de la section anglophone. La petite a quatre ans. Elle ne parle que le français à la maison, mais à l’école, c’est l’anglais. « Avec son père, nous avons remarqué que les enfants parfaitement bilingues s’en sortent. L’anglais étant considéré comme la langue la plus parlée dans le monde, nous avons décidé d’envoyer nos enfants dans les écoles anglophones. Nous avons beaucoup plus pensé au futur », explique Holga Mendouga.
Louis Tonyé, electricien et originaire de la région du Centre, a également inscrit ses cinq enfants dans des établissements anglophones. « J’ai un fils à Form 4 (3è) et les autres sont encore au primaire. Comme je ne connais pas grand chose en anglais, ils passent leur temps à me corriger. Je supporte parce qu’avec la nouvelle donne, les enfants doivent être bilingues », concède-t-il. Et une fois en famille, l’anglais et le français se parlent en même temps. « On ne s’arrête pas seulement au Good morning. Je leur parle souvent en français, mais ils répondent en anglais. On se débrouille comme ça. Mais quand je connais la signification d’un mot en anglais, je le prononce, même comme parfois ils éclatent de rire », révèle-t-il. C’est ainsi que va le bilinguisme, dans les familles camerounaises.

 

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 Eric Myrice Mba: “I Can Interact Anywhere In Cameroon”

Student Catholic University Yaounde.

“Originally, I attended a Francophone nursery school. When it was time for me to attend primary school, my parents, who have francophone background, decided that I should go to an Anglophone primary school. I did all my secondary and higher education in a purely Anglo-Saxon subsystem of education. Presently, I am at the Catholic University in Yaounde, which is more of French studies. But I would have loved to attend a purely Anglo-Saxon university but because there is none in Yaounde and I did not want to stay far away from my  parents, I decided to attend the Catholic University, after spending a year at the Higher Teacher’s Training College studying Biology. My parents do not speak English, but they understand when I speak.”

 

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