« Nous comptons sur la bonne volonté des retardataires »

Valentin Mbozo’o, Directeur général du Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale.

Depuis quelques jours, certains clients de banques locales ont des difficultés à faire des transactions avec leurs cartes, du fait qu’elles ne sont pas encore arrimées à la technologie Gimac. Pourquoi ? 
Comme cela s’est fait partout dans le monde, le gouverneur de la Beac a, à travers l’instruction du 10 août 2018 N° 001/GR/2018, relative à la définition de l’interopérabilité et de l’interbancarité des systèmes de paiement monétique dans la Cemac, prescrit à tous les émetteurs de cartes de la sous-région, généralement les établissements de crédit ou de microfinance, la migration de toutes leurs cartes privatives (carte n’opérant que sur les automates de l’établissement émetteur de celle-ci) en carte Gimac, ceci à des fins évidentes de décloisonnement et de traçabilité des flux financiers. Conformément à l’instruction citée supra, la date limite initialement fixée au 31 mars 2019 n’a pas été respectée par un certain nombre d’établissements de la sous-région. Afin d’atteindre cet important objectif, le Gimac s’est trouvé dans l’obligation de fixer une date limite non dérogatoire au 30 juin 2022, ceci après plusieurs dérogations. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre et situer cette mutation consistant à migrer en carte Gimac le résiduel des cartes privatives en circulation dans la Cemac. A noter que cette opération s’accompagne aussi du déversement de toutes les transactions effectuées dans la sous-région avec des cartes internationales Visa, Mastercard et Upi, émises en zone Cemac, dans le traitement et la compensation en FCFA de la plateforme Gimacpay.
Avez-vous engagé des procédures contraignantes vis-à-vis de ces établissements afin qu’ils se mettent à jour ?
Tel qu’évoqué plus haut, la toute dernière date limite est fixée au 30 juin 2022, mais le Gimac aimerait compter tout d’abord sur la volonté des retardataires, afin de ne pas avoir à recourir à la coercition financière des sanctions. Toutefois, il faut rappeler que les institutions émettrices de cartes privatives ont jusqu’au 30 juin 2022 pour retirer ces cartes de la circulation et les remplacer par les cartes GIMAC. Faute de quoi, elles s’exposent aux sanctions et pénalités prévues dans l’instruction N° 001/GR/2018 du gouverneur de la BEAC, relative à la définition de l’étendue de l’interopérabilité et de l’interbancarité des systèmes de paiement dans la CEMAC.
Avec l’entrée en service de manière généralisée des cartes Gimac, doit-on s’attendre à ce que tous les distributeurs automatiques de billets et les terminaux de paiement électroniques de la sous-région fonctionnent indifféremment de la banque où est domicilié le compte du porteur de la carte ?
Effectivement, tel est le but visé à travers cette migration en carte Gimac de l’ensemble des cartes de la sous-région. Il faut comprendre désormais que tout porteur de carte Gimac ou internationale, émise par une institution d’un des six pays de la sous-région, peut effectuer des transactions de retrait ou de paiement dans tous les guichets automatiques de billets (GAB/ATM) et les terminaux de paiement électroniques (TPE/POS) de la sous-région, et ce indépendamment de la banque émettrice de ladite carte.
Doit-on s’attendre à une modification de ces équipements ? 
Pas du tout, les équipements déployés obéissent tous à des normes technologiques internationales transcendant les spécificités particulières des cartes des divers réseaux monétique cités supra, dont celles Gimac à puce et à la norme de sécurité EMV (Eurocard – Mastercard - Visa).  
A la longue, Gimac pourra-t-il sortir de l’Afrique centrale pour faciliter davantage la vie à ses détenteurs, comme les autres cartes internationales ?
Avec la carte co-brandée Gimac / Upi qui sera lancée en marge ...

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