Embouteillages aux entrées des grandes villes : des solutions envisagées

Tous ceux qui franchissent les pénétrantes Est et Ouest de Douala, la capitale économique, ou encore l’entrée Nord de Yaoundé, en gardent un souvenir pas des plus heureux. Toutes ces difficultés ne sont pas sans conséquences sur l’activité économique. Cependant, l’Etat, à travers le ministère des Travaux publics, œuvre sans relâche à résoudre ces problèmes. Dans une interview accordée à votre journal, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi présente la panoplie de mesures mises en œuvre par le gouvernement dans le but de faciliter le transport des biens et des personnes.

Monsieur le Ministre, entrer ou sortir des grandes capitales du pays (Yaoundé et Douala) est un parcours du combattant pour les automobilistes. Quel est à ce jour le niveau d’avancement des différents projets visant à élargir ces voies ?
La question des pénétrantes des grandes villes est au cœur des préoccupations en ce qui concerne l’aménagement des routes, en raison du développement urbain des grandes métropoles d’une part, et de la mise en œuvre des programmes de développement routier d’autre part. La mise en œuvre des projets d’aménagement des pénétrantes a débuté par les villes de Douala et Yaoundé. Dans la première ville citée, la phase I des travaux d’aménagement de l’entrée Est est achevée, ceux de la phase II ont été confiés à l’entreprise Magil qui avait démarré des travaux d’urgence en août 2019. Cette dernière avait dû arrêter les travaux qu’elle ne pouvait plus continuer à préfinancer parce que la convention de financement n’était pas encore signée.

La convention a donc été signée en août 2021 et le paiement des décomptes en instance a eu lieu en janvier 2022. Le processus de sélection d’un partenaire technique d’exécution a abouti à la signature d’un contrat avec MAG Sarl le 19 août 2022. Cette entreprise est déjà installée. Les travaux ont démarré avec les études d’exécution et le maintien de la circulation. Les mouvements de terre seront amorcés à la fin des pluies ; il importe de rappeler que la consistance des travaux vise l’aménagement d’un boulevard urbain de 3x2 voies, soit 9,33 km x2x3 avec des passages inférieurs et supérieurs.

Quid des autres pénétrantes ?
Pour la pénétrante Ouest de Douala, les travaux d’élargissement ont été réceptionnés définitivement le 27 août 2022 sur la première phase. La deuxième phase qui partira de la fin des travaux de cette première phase jusqu’à l’échangeur de Bekoko connait un niveau de maturation avancé et les études d’avant-projet détaillé sont déjà disponibles. Il va falloir rechercher les financements et les mobiliser. Il faut dire que les embouteillages à la sortie Ouest de Douala sont davantage dûs à l’incivisme des populations qui occupent les trottoirs et parfois la chaussée, de même que les drains destinés à l’assainissement de la chaussée.
Concernant la pénétrante Nord de Yaoundé, il convient de relever que l’urbanisation accélérée que connait cette ville depuis quelques années a eu pour effet, son extension physique progressive vers sa périphérie et notamment du côté nord, entrainant l’augmentation du trafic de desserte vers cette zone de telle sorte que la route Yaoundé-Obala, construite dans les années 1980 et réhabilitée en 2014, ne garantit plus le déplacement fluide des personnes et des biens. En effet, les embouteillages sont régulièrement observés à partir d’Olembé, en raison de la forte densité de la population actuellement installée dans ces zones et au trafic sans cesse croissant qui transite également par cet itinéraire, avec l’aménagement de la route Yaoundé-Bafoussam-Babadjou et la construction de la section de la nationale N°15 Batchenga-Ntui-Yoko-Lena-Tibati-Ngatt. L’achèvement de ce corridor par la construction prochaine de la nationale 15A Febadi-Likok augmentera considérablement le trafic sur cette pénétrante entre Yaoundé et Obala, car elle devra capter une partie importante du trafic routier entre les ports de Douala et Kribi d’une part, et la partie septentrionale du Cameroun en passant par Yaoundé d’autre part, du fait d’un raccourcissement du trajet actuel d’environ 250 km.
Ainsi, il est prévu de poursuivre son élargissement à 2x2 voies en commençant dans une première phase par la section Olembe-Ebang (6,85 km) pour répondre aux besoins actuels et futurs. Le processus de contractualisation d’une entreprise est en cours. Les travaux pourraient démarrer dès la saison sèche prochaine et les études sont également effectuées pour prolonger cet aménagement en 2x2 voies jusqu’à l’échangeur d’Obala.
Par ailleurs, dans la recherche des solutions durables pour désengorger en urgence le trafic sur cette pénétrante Nord de la ville de Yaoundé, une reconnaissance des tronçons routiers alternatifs à ladite pénétrante a été effectuée, avec l’évaluation des travaux nécessaires pour leur aménagement. En substance, trois tronçons de route ont été identifiés à savoir Messassi dispensaire - Nyom II – Nkomndamba - Ezesang – Yémésoum I – Mvouma – lengom – Eloandazouma - Nkolédouma (inter N°4), Yegassi (inter R0505) – Okoukouda – Nkolotomo - Bilono II – Essele – Mvouma - Nkometou III (inter N°1) et Inter N1(Akak) – Rails - Gendarmerie de Soa. Les deux premiers itinéraires seront entretenus dans le cadre de la première phase d’élargissement sus-évoquée, et le troisième tronçon a déjà fait l’objet d’une étude de construction par le Minhdu qui diligente son exécution.

Quelles mesures durables sont envisagées par votre département ministériel pour limiter les effets négatifs induits pas ces embouteillages sur l’activité économique ?
Les embouteillages sont très souvent causés par deux phénomènes à savoir : l’étroitesse de la route par rapport au trafic et l’occupation abusive des emprises routières par les populations riveraines. Dans le cadre du développement du réseau routier, il est envisagé des infrastructures appropriées au niveau interurbain et à l’approche des grandes villes. Au plan interurbain, un...