Argentine : au service de sa Majesté

Ce 1/8e de finale de Coupe du monde 2018 semble bien loin pour l’Argentine. Comme s’il s’agissait d’une autre vie. Cette défaite 4-3 face à la France, ultime obstacle au sacre mondial dimanche prochain, fait partie de ces mauvais souvenirs à effacer. Et l’équipe a oublié. Du moins, elle ne veut pas y penser au moment d’affronter à nouveau la France. « On est tous passés à autre chose depuis. Et surtout, l’équipe a changé dans sa mentalité », lâche Leandro Paredes en zone mixte. Oui, cette Argentine, auréolée désormais d’une Copa America en 2021 et d’une Finalissima (match des vainqueurs Conmebol-Uefa) 2022, n’est plus la même. 
Même si on a cru voir revenir les vieux démons lors de son premier match contre l’Arabie Saoudite. Alors que l’Albiceleste avait le match en main, elle va finalement s’incliner 1-2. Coup de tonnerre sous le soleil brûlant de Doha. Heureusement, l’équipe emmenée par Lionel Messi se reprend et enchaîne deux succès, sur le même score de 2-0 face au Mexique et à la Pologne. L’Australie passe à la trappe au tour suivant, dominée 2-1. L’affaire est un peu plus corsée, et tendue, en quarts de finale face aux Pays-Bas puisqu’il faudra les tirs au but (2-2, 4-3 t.a.b) pour les départager. En demi-finale, on a droit à une qualification tranquille face à la pourtant redoutée Croatie 3-0. Et voilà l’Argentine en finale de la Coupe du monde 2022, pour la 6e fois de son histoire et en quête d’un 3e titre.
Cette équipe doit son renouveau en partie à son entraîneur, Lionel Scaloni, arrivé après la débâcle de 2018 et d’autres désillusions du même genre. L’ancien joueur semble avoir donné une âme à un groupe qui ressemblait plus à une sélection d’individualités. Aujourd’hui, l’Albiceleste a un jeu plus collectif, avec plus de cohérence. De même, Lionel Messi n’est plus seulement la star de l’équipe, il en est vraiment devenu le patron. Tout le groupe semble prendre plaisir à jouer non plus seulement pour lui, mais avec lui. Avec une ...