« L’artiste est un simple exécutant »

Koko Komegne, artiste.

Comment avez-vous préparé les artistes à créer lors de l’atelier ?
J’ai eu recours à la psychologie. Ayant l’avantage de les connaitre, il fallait que leur imprime la « déféminitude ». Il fallait qu’elles oublient qu’elles sont des femmes. Parce que le travail que nous avions à faire, il fallait scier, clouer, transpirer. Elles devaient oublier leurs artifices de beauté. Ensuite, il fallait les introduire dans ce monde et elles y sont entrées. Je leur ai ouvert l’âme, l’esprit, le cœur, les inconsciences. J’ai dit : « Venez partager avec nous les prémices de nos imaginaires ». J’ai moi-même construit une œuvre pour leur montrer la voie à suivre. J’ai travaillé avec ces filles pendant quatre jours, imaginez si j’avais fait un an avec elle. Le résultat produit est déjà super. Maintenant, j’attends qu’elles aillent plus loin. Elles vont continuer l’entrainement invisible.
Qu’entendez-vous par entrainement invisible ?
Elles vont apprendre à maitriser les masques qui tourbillonnent dans leurs têtes. Elles vont apprendre à les maitriser ne serait-ce qu’en les reproduisant. C’est cette reproduction qu’on va chercher dans l’au-delà qui vient s’imbriquer en nous, dialoguer avec nous, nous empêcher parfois de dormir jusqu’à ce qu’elle prenne vie.  Et la vie c’est le masque. L’imaginaire et l’âme fécondent la vie. Ils sont mis en confrontation jusqu’à atteindre l’harmonie. Ensuite, ils fusionnent et de cette fusion sort un inconnu qui participe d’ailleurs de la trilogie de la statuaire africaine. Il y a l’anonymat, la spontanéité et l’inspiration. 
Vous insistez sur la statuaire africaine. Qu’a-t-elle de particulier ?
Dans la statuaire africaine, nous avons une autre unité de valeur qui n’a rien à voir avec les principes judéo-chrétiens, gréco-romains et autres. Nous avons ce que nous appelons le pa...

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