« En 2023, une grande visibilité sera donnée aux acteurs culturels »

Edmond Mballa Elanga VII, Directeur du livre et de la lecture au ministère des Arts et de la Culture.

Quel a été pour vous l’évènement le plus marquant de l’année 2022 au Cameroun sur le plan culturel ? 
Le secteur culturel est divers et plein de curiosités. Chaque jour et sans cesse, il connaît des innovations, avec des arts qui se développent, passent à d’autres étapes ou explorent d’autres contours. Mais à mon humble avis, l’événement le plus marquant dans le secteur culturel cette année, c’est la cérémonie des Etoiles de l’édition camerounaise, qui était une manifestation inédite, appelée désormais à sacrer les meilleurs acteurs de la filière du livre chaque année. Organisée par le Centre régional de Promotion du Livre en Afrique (CREPLA) créé par le président de la République, c’était un événement plein de symboles.

Le secteur du livre que vous pilotez a connu cette année de grands événements, notamment la reconnaissance d’écrivaines, les 50 ans de Pabé Mongo, des distinctions pour des auteures comme Osvalde Lewat et Djaïli Amadou Amal. Quel espoir pour la littérature ces moments de feu sous les projecteurs peuvent-ils susciter ? 
En fait, cette somme d’événements ne constitue que la continuité, dans la mesure où, si vous remontez quatre, cinq ou six ans en arrière et même plus, vous verrez que cela fait déjà un moment que la littérature camerounaise mène le leadership en Afrique subsaharienne. Aux trois noms qui ont été cités, vous pouvez rajouter Imbolo Mbue qui a remporté il y a quelques jours, le Prix littéraire Les Afriques édition 2022, Hemley Boum, Max Lobe, Eugène Ebodé, lauréat du Prix Kourouma, etc. Donc, il s’agit de constater que nos écrivains sont parmi les meilleurs, nos éditeurs montent en capacité, les jeunes plumes suivent, entre autres faits. Maintenant, il s’agit aussi d’améliorer le cadre global d’exercice des métiers liés au livre, pour que cette pépinière nous offre demain la meilleure plantation possible.

Le Cameroun s’est particulièrement illustré ces dernières années avec des distinctions littéraires à l’international. Est-ce suffisant pour affirmer qu’il existe une école camerounaise de la littérature ? 
Peut-être pas suffisant, mais évident qu’il y a une qualité littéraire camerounaise qui domine, même si cette littérature est, pour reprendre l’expression de Pabe Mongo, une espèce d’archipel avec des îles indépendantes : la diaspora, la littérature d’expression française, la littérature d’expression anglaise, la poésie, le slam. Il faut trouver le moyen de construire les différents ponts qui seront nécessaires au dialogue de ces différentes îles, pour dominer encore pendant longtemps, la scène littéraire africaine.

La pandémie du Covid-19 a frappé de plein fouet le monde des arts et spectacles. Le livre est devenu beaucoup plus numérique, comme la majorité des autres arts. Comment voyez-vous l’évolution de la littérature de ce point de vue ? L’année 2023 peut-elle être celle de la relance ? 
Je ne suis pas persuadé que l’avenir du numérique sera immédiat dans notre environnement. Peut-être pour les bibliothèques, oui. Mais comme outil de consommation courante, j’ai des doutes.
En revanche, le Ministre, le Dr Bidoung Mkpatt a de...

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