Musique : Messi Ambroise, défenseur du patrimoine

 

Messi Ambroise vit et respire pour la culture fang-béti. Il l’avoue sans ambages, mais avec passion et abnégation. Il a si peur de la voir s’évanouir, qu’il décide de ressortir au goût du jour, le rythme Ekang. Son nouveau maxi-single de six chansons en fait l’apologie. L’ode aux instruments est vivace de la première à la dernière plage. «Ekang Nnam » (La légende du peuple), « Bakebayi » (Les envieux), « Eza Minam » (Le pays des autres), « Abus de confiance » et « Merengue » sont des moments-inoubliables à explorer. Inattendu cependant, une chanson « Hommage à Petit Pays ». Comment fusionner les rythmes Ekang et Makossa ? Le mélange est surprenant, mais agréable à l’oreille. Le mixage de deux feux de Dieu, enlevés au possible, donne le sentiment de se retrouver dans une fête endiablée. 
L’artiste, fan de jazz et de merengue, s’offre un voyage et un plaisir solitaire avec un tube éponyme « Merengue ». Auteur-compositeur de ce maxi-single, Messi Ambroise se veut un ferme défenseur du patrimoine. Il se soucie d’ailleurs du devenir de ce registre et de tous les autres classés dans le rythme bikutsi. Il fait appel à son don pour la transmission des valeurs musicales à la jeune génération d’artistes bikutsi et même d’autres « secteurs », comme en témoigne son duo avec un artiste de Mbolè. Messi Ambroise, légende vivante du bikutsi à laquelle le dernier Festi-Bikutsi organisé en novembre dernier a tenu à rendre hommage, vit pour la musique. Il en parle avec enthousiasme dans un entretien avec CT.
 

Vous proposez un maxi-single « Ekang Nnam » au public. Pourquoi avoir choisi d’emprunter le couloir du rythme Ekang ?
J’ai décidé de faire ce maxi-single « Ekang » pour permettre de garder vivace le souffle du rythme Ekang Beti. Malheureusement, ce rythme légendaire tend à disparaître. Les dernières personnes à l’avoir joué sont Messi Martin, et un policier de la garde républicaine. Puis le rythme s’est dissipé peu à peu. C’est à une des prestations de serment du chef de l’Etat, si j’ai bon souvenir, qu’un artiste était arrivé avec l’instrument mvet-oyeng et a joué une chanson au rythme ekang. Je viens proposer ce maxi-single typique, dansant, avec des tam-tams, des tambours. Je le fais particulièrement pour les jeunes, pour qu’ils puissent puiser à cette source Ekang, afin que nous ne perdions pas notre culture et son énorme richesse. Nous avons un devoir, celui de maintenir l’héritage et de le laisser à la relève.

Vous avez récemment été à l’honneur au cours du dernier Festi-Bikutsi, où un vibrant hommage vous a été rendu. Comment appréciez-vous cette reconnaissance ?
Il est difficile de refuser une telle opportunité, une telle reconnaissance. C’est magnifique que de votre vivant, les gens admettent que vous êtes une légende du bikutsi, car j’ai beaucoup donné à ce rythme. Cela fait chaud au cœur. Quand l’unique festival spécialement dédié au bikutsi se penche sur un hommage à propos de votre personne, vous ne pouvez que rapidement accepter, et vous sentir honoré. J’ai eu l’occasion de montrer au public ce que je sais faire en matière de musique et montrer la voie à suivre aux jeunes chanteurs de bikutsi. Nous n’avons pas beaucoup de plateformes pour nous exprimer, et c’est pourquoi j’ai donné le meilleur de moi-même sur la scène du Festi-bikutsi. 
Vous avez récemment réalisé un featuring avec...

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