Les propositions des acteurs

Alors que le pouvoir envisage un passage en force de son texte, l’opposition exige le respect du calendrier politique.

Pouvoir : un grand chantier
La Constitution, dont le projet de révision attend d’être soumis à un référendum, est un élément clé du vaste chantier de réformes évoqué par les autorités au pouvoir au Mali. La présidence voit l’initiative comme « l’aboutissement d’un processus de renouveau démocratique ».  Mais cette initiative divise la classe politique et la société civile. Le document renforce un peu trop le pouvoir du chef de l’Etat. Si le nouveau texte précise par exemple que le président ne peut « en aucun cas » briguer plus de deux mandats, il lui donne la possibilité de prendre des « mesures exceptionnelles » en cas de menace « grave et immédiate » à laquelle aurait à faire face le pays. Dans la nouvelle mouture du projet de Constitution, c’est le président qui « détermine la politique de la nation », et non plus le gouvernement. Il affirme que le Mali est une « République indépendante, souveraine, unitaire, indivisible, démocratique, laïque et sociale ». Du point de vue du pouvoir, c’est une grande réforme.

Société civile : un souci de sémantique
Les imams contestent le principe de cette laïcité de toute leur force et ont déjà appelé, à maintes reprises, les fidèles à s’y opposer. La ligue des imams exige le retrait du mot laïcité du projet de nouvelle Constitution. Pour la Limama, c’est le terme « Etat multiconfessionnel » qu’il faudrait utiliser.  
Christian Klatt, représentant résident de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung, se basant sur les résultats du sondage Malimètre, affirme que les priorités des Maliens sont ailleurs. A l'en croire, ce sont les questions de sécurité, de sécurité alimentaire, de l’emploi des jeunes et la lutte contre la pauvreté qui préoccupent les populations maliennes.  D’après lui, ce sont les points les plus mentionnés par les populations. 

Opposition : respect du calendrier d’abord !
A côté de cela, c’est le « Non à la révision de la Constitution » qu’on brandit dans les états-majors des partis politiques. Les détracteurs du texte proposé, comme Tiébilié Dramé, considèrent que la réforme conduirait à la codification des « dérives autoritaires ». Le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena) dénonce notamment la perspective de prérogatives présidentielles élargies pour la nomination du Premier ministre, des membres du gouvernement et du président de la Cour constitutionnelle ou encore des membres du Sénat. « L’hyper-présidentialisation et la personnalisation du pouvoir à outrance : voilà ce qu’on veut codifier à travers ce projet de ré...

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