« Il faut susciter la renaissance du peuple Mbum »

Olivier Boumane, auteur de « Les Mbum à la croisée des chemins. Tome I : L'essence Mbum » paru aux éditions D&L (Dinimber & Larimber).

Vous venez de commettre un ouvrage sur les Mbum. Qu’est-ce qui a motivé ce travail ?
Trois raisons fondamentales m’ont amené à initier une collection d’ouvrages sur les Mbum dont le titre générique est Les Mbum à la croisée des chemins. D’abord, il s’agit d’inviter les jeunes Mbum, étudiants, chercheurs, universitaires ou intellectuels à se substituer aux administrateurs coloniaux et aux chercheurs occidentaux pour s’intéresser à leur propre passé. Cela permettrait de lever l’équivoque sur l’origine de ce peuple qui est en réalité issu de la vallée du Nil. Ensuite, c’est pour susciter la conscience historique du Mbum et de sa renaissance culturelle. Enfin, c’est ma modeste contribution épistémologique à la restitution de l’histoire de ce peuple. Naturellement, l’ouvrage naît dans un contexte de non-être sociologique où les Mbum se plaignent de leur assujettissement et de leur vassalité à d’autres peuples de cultures différentes, de leur absence dans la haute gestion des affaires de l’Etat du Cameroun.

La production de cet ouvrage a nécessité des recherches approfondies sur les Mbum. Qu’avez-vous découvert d’intéressant sur ce peuple ?
Il faut retenir de l’ouvrage que les Mbum sont un peuple paléo soudanais et paléo bantou, originaire de la vallée du Nil. Leur migration, selon R. H. Palmer a commencé entre le VIIe siècle avant JC et le IVe siècle après JC et dont la migration s’est achevée au VIIe siècle. Les Mbum occupent les espaces actuels depuis pratiquement le Xe siècle. On retrouve ce peuple dans dix départements du Cameroun, au nord-est du Nigeria, au sud-ouest du Tchad, au nord-ouest de la République centrafricaine, au nord du Soudan, au Kenya, au Congo Brazzaville, en République Démocratique du Congo. Les Mbum avaient une organisation socio-politique et administrative bien structurée avant leurs contacts avec les Peuhl et les colons français ; ils ont pu borner tous leurs territoires d’occupation à travers les noms des villes et villages, des lacs, des cours d’eau, des montagnes en leurs langues. 

Pensez-vous que cet ouvrage aura un impact sur les Mbum dans les jours à venir ?
D’abord, il faut relever l’effervescence avec laquelle s&rsq...

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