« Chaque département devrait avoir un plan d’organisation des secours »

Dr Fankem, expert des questions de paix et sécurité, gestion des catastrophes et protection civile.

Comment analysez-vous le dispositif du Cameroun dans la gestion des catastrophes (inondations, éboulements de terrain, accident grave de la circulation, etc.) ?
Le Cameroun a un dispositif à la fois administratif, juridique et opérationnel dans le domaine de la gestion des catastrophes. Lequel ne cesse de s’étoffer dans le sens d’une efficacité plus avérée. Sur le plan administratif par exemple, on a noté une importante évolution depuis l’indépendance. Au sein du ministère de l’Administration territoriale (Minat), il y eu la création d’un Service de la protection civile qui sera transformé en cellule de la protection civile en 1992. Cette cellule sera érigée en 1995 en direction de la protection civile. Sur le plan juridique, le Cameroun n’a cessé de renforcer son dispositif règlementaire et législatif en la matière, afin de mieux encadrer et coordonner les activités administratives, puis les activités opérationnelles en cas de survenue de catastrophes. A ce titre, on peut citer, par exemple : la loi n° 73/12 du 7 décembre 1973 portant organisation générale de la protection civile ; la loi n° 83/002 du 21 juillet 1983 régissant les appels à la générosité publique ; le décret n° 85/1131 du 14 août 1985 fixant les conditions d'octroi de l'autorisation d'appel à la générosité publique ; le décret n° 74/199 du 14 mars 1974 fixant la composition et les attributions du Conseil national de la protection civile ; le décret n° 96/054 du 12 mars 1996 fixant la composition et les attributions du Conseil national de la protection civile ; le décret n° 98/031 du 09 mars 1998 portant organisation des plans d’urgence et des secours en cas de catastrophe ou de risque majeur ; l’arrêté n° 037/PM du 19 mars 2003 portant création, organisation et fonctionnement d’un Observatoire national des risques ; l’arrêté du 17 septembre 2010 portant création, organisation et fonctionnement de la plateforme nationale pour la réduction des risques de catastrophe au Cameroun. A ce dispositif, il faut ajouter la coopération internationale que le Cameroun mène en la matière auprès des organisations internationales (PNUD, OIPC, etc.), des organisations non gouvernementales telle que la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et des pays amis. Au plan opérationnel, le Cameroun se dote progressivement des plans d’organisation de secours en cas de catastrophe (Orsec). Ce sont des outils d’aide à la décision mis à la disposition des autorités administratives qui les rendraient plus efficientes et plus efficaces dans la gestion des catastrophes.

Comment améliorer ce qui est fait jusqu’à présent ?
Je pense que des pistes d’amélioration existent et la balise est déjà posée. A la faveur de la décentralisation progressive en cours, il peut être possible par exemple d’exploiter le décret du 9 août 2022 fixant les modalités d'exercice de la Police municipale qui dispose en son article 2(e) que « La police municipale a pour objet d'assurer la mise en œuvre des activités de protection civile au niveau communal ou communautaire ». En tant qu’institution de proximité, nous pensons que l’implication de la Police municipale pourrait apporter une plus-value dans l’efficacité de l’action de protection civile auprès des populations dans tous ses segments que sont : la prévention, l’intervention et la résilience post-crise. Certains observateurs estiment que nous sommes surtout actifs lorsqu...

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