Matériaux de construction : l’offensive locale

Grâce aux mesures d‘interdiction d’importation de certains produits, les acteurs locaux s’affirment dans le but de répondre à la demande nationale et sous-régionale.

Elle est révolue, l’époque où le marché des matériaux de construction (fer, ciment, tôles, carreaux, etc.) était largement dominé par des produits importés. Au point de plomber le déficit de la balance commerciale à hauteur de plusieurs centaines de milliards de F. Les multiples plaintes des acteurs locaux avaient alors conduit le gouvernement, dès 2016, à interdire l’importation du fer à béton par exemple. Même si des autorisations exceptionnelles avaient quelquefois été signées, pour répondre ponctuellement à la demande sans cesse croissante. Le 3 avril dernier, le directeur général des Douanes, Fongod Edwin Nuvaga, est revenu à la charge, à travers la signature d’une note interdisant les importations du fer à béton sur le territoire camerounais. Le but de cette mesure est de permettre aux opérateurs locaux de profiter des opportunités qu’offrent aussi bien le marché local que celui sousrégional. De ce point de vue, l‘intervention de l’Etat est à saluer. Car, les acteurs du secteur estiment qu’ils sont capables de relever le défi de l’approvisionnement du marché. En effet, la production annuelle en 2020 était estimée à plus de 260 000 tonnes. Et d’après les opérateurs de la filière métallurgie-sidérurgie, la demande culminait à environ 180 000 tonnes de fer à béton par an, ce qui révèle un écart positif de 80 000 tonnes potentiellement exportables. Dans ce segment de l’industrie camerounaise, des « champions nationaux » bétonnent chaque jour leur position. Il s’agit des Aciéries du Cameroun, Métafrique et Prometal, tous installés dans la zone industrielle de Bassa, à Douala. En 2021 par exemple, la production annuelle chez Métafrique était de 60.000 tonnes, et celle des Aciéries de 250.000 tonnes, tous produits confondus. C’est dire combien les producteurs locaux sont loin d’être des nains dans le domaine. C’est dans cette perspective qu’il faut aussi situer la mise en place de Prometal 4, présentée comme l’unité de transformation de fer la plus moderne en Afrique subsaharienne pour un investissement de 40 milliards de F. Son four à arc électrique, premier outil du type en Afrique centrale et de l’Ouest hors Nigeria permet, grâce à son système de traitement thermo mécanique et à sa forte capacité de production, d’obtenir environ 200 000 tonnes/an. Ces mêmes entreprises sont présentes dans la production des tôles. On se souvient qu’en 2019, le taux de couverture de la capacité de producti...

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