Drame religieux au Kenya : deux pasteurs inculpés

Après avoir soumis ses adeptes à un jeûne austère qui a conduit à la mort de 109 personnes selon les chiffres officiels, le « pasteur » Paul Nthenge Mackenzie, de l’Eglise internationale de la Bonne nouvelle installée au Kenya, sera poursuivi pour « terrorisme ». Il est passé devant la justice de la ville de Malindi, mardi dernier. L’annonce a été faite hier par les autorités judiciaires. A l’issue de l’audience de mardi, l’accusé a été transféré à Mombasa, la deuxième ville du pays où se trouve la juridiction compétente pour juger les affaires relatives au terrorisme. Commentant la macabre information quelque temps après le drame, le président de la République, William Ruto avait dit que des pasteurs comme Paul Ntlenge Mackenzie n’ont rien à voir avec la religion. « Ce sont des terroristes et leur place est en prison », avait-il déclaré.
Son collègue Ezekiel Odero, soupçonné d’être impliqué dans cette même affaire, comparaît ce jeudi devant la justice. On dit que cet acolyte fait partie des « plus influents » bergers du Kenya. Ce jeudi, le riche télévangéliste sera soit inculpé, soit libéré. Depuis une semaine, il est placé en détention pour des besoins d’investigations. Selon le parquet, « il existe des informations crédibles reliant les corps exhumés des morts de la forêt de Shakahola, lieu du jeûne fatidique, à « plusieurs adeptes de l'église de Ezkiel Odero ». Ce dernier dirige le Centre de prière et Église de la Vie Nouvelle. Il est visé par les enquêtes pour « meurtre, aide au suicide, enlèvement, radicalisation, crime contre l'humanité, cruauté envers des enfants, fraude et blanchiment d'argent ».
Ses avocats dénoncent une détention infondée, sans « aucune preuve, ni aucune plainte ». Dans un document fourni au tribunal, Ezekiel Odero dit « se dissocier fortement de Paul Mack...