Les piliers de l’unité

Il y a dans l’air, un je-ne-sais-quoi de léger et d’allègre, un parfum d’effervescence. Le 51e anniversaire de l’Etat unitaire se célèbre dans quelques jours. Après le rayonnement des festivités du dernier en date, le 50e, chiffre mythique, on aurait pu subodorer que le suivant retombe dans l’ordinaire et la banalité, voire dans l’indifférence, dans un contexte de quasi ramadan financier imposé par les convulsions d’un monde déchiré et sans gouvernail.
Et pourtant, ici, dans les métropoles comme dans les villes moyennes, au milieu de l’aridité du quotidien, la fête de l’Unité est dans tous les esprits. Tout le monde rêve de défiler sous les chants patriotiques, et de voir notre armée parader, si martiale, si majestueuse, si virile. Ce moment festif à venir est comme un rêve commun de douceur. Dans les soubresauts d’aujourd’hui, l’idéal d’unité, tant rêvé par les pères fondateurs de la nation, et construit patiemment, jalousement, méthodiquement, n’est-il pas le plus grand trésor que les Camerounais aient en partage, et le meilleur adjuvant à la sinistrose, aux manœuvres de déstabilisation, d’où qu’elles viennent ?
Il n’y a pas l’ombre d’un doute en effet, que notre plus grande richesse, bien avant celles de la nature disséminées sur le territoire, c’est cette identité singulière : unité dans la diversité, multiculturalisme et cet art éprouvé de savoir lier en une gerbe unique, tant de langues, de coutumes, de traditions, d’imaginaires, pour en faire une seule nation plurielle et fière : le Cameroun !
Mais ne dit-on pas que le plus pur bonheur renferme un pressentiment de souffrance ? Si ce 20 mai soulève tant de ferveur, n’est-ce pas parce que nous observons des tentatives, subtiles et parfois violentes, de fracasser la cohésion nationale et le vivre-ensemble ? Elles viennent de partout : d’activistes, de politiques, d’influenceurs, de pseudos-penseurs, et sont relayées dans les médias traditionnels avec une trop grande complaisance. Certes, un fait est notoire : même dans les nations les plus anciennes, l’unité est souvent mise à rude épreuve, minée, fragilisée par diverses crises et hostilités : crises économiques, conflits meurtriers, séparatisme, appétits des puissances extérieures, injustices criardes, menaces de déstabilisation internes, discours de haine, etc.
Au Cameroun, il est clair que tant que le consensus sur l’unité comme matrice fondatrice de la nation reste majoritaire et que les différentes composantes se sentent impliquées et prises en compte, notre pays reste à l’abri d’une déflagration destructrice. Comment s’en assurer dans le long terme ? Là est toute la question. Il faut pouvoir construire des piliers et des garde-fous, pour solidifier l’édifice et enraciner dans le marbre la volonté, la capacité de vivre ensemble. Dans le cas du Cameroun, trois piliers émergent naturellement parmi bien d’autres. Ils doivent être gérés astucieusement à la fois comme symboles et garants du vivre-ensemble.
Le président de la République : dernier rempart et porte-étendard
Dans un régime présidentiel fort comme le nôtre, le président de la République est sans aucune surprise le premier garant de la cohésion nationale. Paul Biya a d’ailleurs le privilège, au vu de sa longévité aux plus hautes fonctions de l’Etat, d’avoir été à l’origine de l’arsenal juridique et du substrat multiforme et complexe de dispositions réglementaires qui fonde la pérennité de la nation camerounaise. Dans ce pays arc-en-ciel, il a appris à demeurer au-dessus de la mêlée afin de représenter pour toutes les communautés, la figure protectrice du père, le dernier rempart. Il s’est fait « mendiant de la paix », pour sauver l’unité et la cohésion. Ce rôle de porte-étendard et garant de la nation, il l’a assumé avec fermeté, sagesse et détermination, malgré les vicissitudes de l’Histoire récente et ancienne. On peut en donner la meilleure preuve ici: afin de garantir la nation, menacée de séparatisme, il n’a accepté aucun compromis susceptible de briser l’intégrité du leg des pères fondateurs. Quel qu’en fut le coût. 
L’armée : bouclier et valeur-refuge
Depuis toujours, sa force régalienne et son caractère républicain rendent l’armée camerounaise unique en Afrique. Représentative elle-même de la diversité humaine et sociologique de la nation, elle est véritablement aimée et appréciée des Camerounais. Elle a connu avec les intrusions de Boko Haram dans l’Extrême-Nord du pays et la sécession armée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, une véritable épreuve de feu. Sommée de faire son devoir de protection des populations contre les enfants perdus de la patrie, elle a dû essuyer l’incompréhension et parfois l’hostilité des Camerounais, dans un premier temps. Mais suite à de savantes campagnes d’explication et de communication de proximité, couplées à des opérations civilo-militaires d’assainissement, de construction d’infrastructures et de donations diverses, le fil du dialogue a été rétabli, et le succès de la lutte contre le terrorisme et le banditisme arm&ea...

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