Kousseri : des boucliers contre l’oisiveté des jeunes

Le programme Himo du Pndp a permis la formation et l’insertion socioéconomique d’une bonne part de cette population en proie au chômage et donc tentée par la délinquance.

Aux portes d’entrée de la capitale du Logone et Chari, que ce soit par Maltam en provenance de Maroua et du Sud Cameroun en général, ou par le pont de Nguéli venant du Tchad voisin, certaines scènes sont immuables. D’abord, celles de ces interminables files d’imposants camion-remorques transportant des montagnes de marchandises et attendant de passer les contrôles aux postes des douanes. Ensuite, l’agitation qui anime cette cité carrefour, cosmopolite, grand centre d’affaires. Dans ce Capharnaüm des temps modernes, le commerce et le négoce se portent bien. La ville se nourrit de l’intense trafic et des échanges commerciaux florissants entre le Cameroun, le Nigeria, le Tchad, le Niger. Produits agro-alimentaires, équipements, ameublement, électroménager, textile, cosmétique, produits pharmaceutiques, matériels informatiques, matériaux de construction, machines agricoles, carburants, automobiles… Presque tout y passe. La commune dispose d’autres atouts. Sur le plan agropastoral, elle constitue une importante zone de développement de la culture du riz, de production du maïs et de bien d’autres céréales. Elle compte aussi dans le secteur de l’élevage avec un cheptel estimé à plusieurs centaines de milliers de bovins et de caprins. Un potentiel qui attire continuellement de nouveaux arrivants. La prospérité affichée de ces acteurs et la frénésie de la ville en croissance sont cependant susceptibles de masquer la situation préoccupante des zones rurales.
En effet, la fragilisation du territoire dès 2014 par les exactions de la secte terroriste Boko Haram à la frontière avec le Nigeria, de même que le ralentissement des activités économiques y ont laissé des séquelles. Désœuvrés, laissés-pour-compte, et par conséquents vulnérables, de nombreux jeunes y sont exposés aux opérations de « recrutement » de la secte islamiste. L’enjeu du programme Himo (haute intensité de main d’œuvre) mené par le Programme national de  développement participatif (Pndp) dans 25 communes, exclusivement  dans la région de l’Extrême Nord, est ainsi d’offrir à cette population cible des perspectives qui l’éloignent de Boko Haram. En la sortant de l’oisiveté, de la pauvreté et en améliorant ses conditions de vie. Concrètement, le mécanisme suscite des  emplois rémunérés pour les jeunes ruraux dans les microprojets réalisés au sein de leurs communautés. Les retenues d’un tiers de leurs gains pour l’épargne, leur sont remis au terme de l’exécution des microprojets pour le développement des activités génératrices ...

Reactions

Commentaires

    List is empty.

Laissez un Commentaire

De la meme catégorie