Quand maison rime avec prison

De nombreux jeunes en situation de handicap restent enfermés au domicile familial, soit pour leur sécurité, soit par gêne pour les parents.

A 10 ans, Jonas K. ne parle ni ne marche. Il rampe. Venu au monde plusieurs mois après la date d’accouchement prévue, le natif de PK 11 dans le Wouri (région du Littoral) est mis sous couveuse. Il multiplie les crises et convulse à six mois. Cette dernière crise va tout faire basculer. « Je l’ai traîné un peu partout. A la médecine traditionnelle on parle de fontanelle, à l’hôpital, on me fait savoir qu’il avait ingurgité de l’eau à la naissance et qu’il fallait drainer toute cette eau pour qu’il aille mieux », confie Emilie, sa mère. Jonas subit finalement une opération : une sonde lui est apposée pour lui permettre de faire ses besoins. En raison de ses difficultés à se mouvoir, l’enfant ne sort jamais. « L’envoyer à l’école pour moi, c’est donner un gros travail aux enseignants. S’il marchait au moins, je l’y enverrais, car le simple fait de voir les autres enfants allait le stimuler. Je sais qu’il y a un centre spécialisé à Bepanda, mais je n’ai pas les moyens. Je ne travaille pas », explique Emilie.
Contrairement à Jonas, Hervé Rodrigue S. peut se mouvoir aux alentours de la maison. Mais cet enfant n’a pas le droit de suivre ses frères ni à l’église, ni lors des événements en famille, encore moins à l’école. Autiste, le garçon de 14 ans a à sa disposition une baby-sitter sept jours sur sept. Cependant, lorsqu’il n’y a personne pour veiller sur lui, Hervé Rodrigue S. est soit enchaîné, soit endormi, pour des heures, grâce à des injections. « C’est pour sa sécurité. Si on le laisse divaguer, il peut se perdre ou alors, être victime d’un accident de la circulation », déclare un proche de la famille. Quelques semaines après ce reportage, CT a appris le décès de cet adole...

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