Adamaoua : du lait à flots

C’est sur le plateau de Mardock à Ngaoundéré que se dresse une usine de production de lait mise sur pied par l’Etat et dont la gestion est confiée à des particuliers. Ces installations ont coûté 650 millions F à l’Etat camerounais pour une capacité de transformation de 6500 litres de lait par jour. L’objectif principal étant la transformation et la commercialisation des produits laitiers non seulement pour booster cette filière et mettre le pays à l’abri des importations, mais aussi accroître les revenus des éleveurs. Comme dans une fourmilière, plus d’une vingtaine d’ouvriers sont à la tâche, notamment dans la transformation du lait collecté auprès des fermes structurées, principales sources d’approvisionnement. 
Ils sont une cinquantaine d’éleveurs indépendants rattachés à cette usine qui apporte du lait chaque jour contre paiement. A l’intérieur de cette mini-industrie, se trouvent plusieurs emplacements de réception du précieux liquide destiné au traitement thermique. Une fois le lait traité, l’on procède à la fermentation, ensuite à la stérilisation et pour finir, on passe à la phase du conditionnement en yaourt pour conservation dans la chambre froide. Grâce à ce marché de collecte, plusieurs éleveurs propriétaires de fermes trouvent leur compte. « Je fais partie de ceux qui approvisionnent cette entreprise en lait. Il m’arrive de faire des recettes de 50 000 F à 70 000 F par jour », confie Oumarou Bouba, éleveur. Cette stratégie multipliée par les éleveurs avec en moyenne une production de 20 à 50 litres de lait vendus par jour, leur permet de réaliser de bonnes affaires. Pour preuve, dans le bassin laitier du département de la Vina, les études de marché montrent une production et une commercialisation de 5 000 litres de lait par jour. Une fois le produit conditionné, il est vendu dans les petits bars laitiers de la ville de Ngaoundéré généralement appelés«Waldé Kossam ». Dans ces surfaces commerciales spécialisées, le litre revient à 1 500 F et la bouteille de 1,5 l coûte environ 1 800 F. On y retrouve aussi des glaces dont les prix oscillent entre 500 et 1000 F en fonction des différentes saveurs proposées. A côté de la transformation industrielle, se trouvent d’autres acteurs spécialisés dans la transformation traditionnelle. Il s’agit des éleveurs qui traitent 10 à 20 litres par jour pour les vendre aux tenanciers des petits bars laitiers. 
Selon le ministère en...