Référendum constitutionnel : le Tchad à la croisée des chemins

1,4 million d’électeurs ont le choix dimanche entre l’adoption, du projet de nouvelle Constitution proposé par le gouvernement de transition, son rejet, ou le boycott du scrutin.

 

Les Tchadiens ont rendez-vous ce 17 décembre 2023 avec l’histoire. Environ 1,4 million d’électeurs enrôlés sont attendus dans les bureaux de vote. Le scrutin de dimanche porte sur le projet de nouvelle Constitution défendu par les autorités de transition. Calqué en grande partie sur le modèle de la loi fondamentale de 2016, ce texte adopté le 2 juin dernier par le gouvernement promeut un Etat unitaire et intègre plusieurs modifications, notamment la décentralisation et le bicaméralisme.  Dans son contenu, cette Constitution, la 11e au Tchad depuis son indépendance en 1960, effectue un retour à un régime semi-présidentiel devant remplacer celui présidentiel de 2018 avec l’instauration du poste de Premier ministre en tant que chef du gouvernement, responsable devant l'Assemblée nationale, distinct du rôle de chef de l’État et du président de la République. En bonne place, le mandat présidentiel qui passe de six à cinq ans, reste toujours renouvelable une seule fois de manière consécutive, lors que l'âge minimum des candidats à la présidence est abaissé de 40 à 35 ans. Le Sénat qui n’a jamais été mis en place depuis sa création par la Constitution de 2018 est entériné. Pour convaincre la population, les deux semaines qui s’achèvent ont été marquées par une campagne électorale épique entre les trois camps en compétition.
A la tête d’une coalition de formations politiques, Saleh Kebzabo défend le « oui ». Pour le Premier ministre de transition et président de l'Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR), le texte défendu favorisera l’avènement d’un régime politique démocratique et entend créer un cadre propice à une justice totalement indépendante, protectrice des libertés publiques et des droits fondamentaux. Selon lui, cette loi fondamentale consacrera de nouvelles institutions plus fortes et davantage portées vers la démocratie et l'État de droit. Contre toute attente, le camp du « oui » a reçu un soutien de poids à quelques jours de l’échéance, après le revirement spectaculaire de l’opposant Succès Masra. Le président du parti Les Transformateurs qui qualifie le projet de nouvelle Constitution de « moindre m...

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