La flamme éternelle

Il y a 25 ans à Yaoundé, le must c’était d’inviter son amoureuse au Glacier moderne, ou au cinéma pour une soirée « coup double », projection de deux films au prix d’un. On allait prendre un « pot », une glace ou regarder des films après avoir pris et confirmé le rendez-vous par téléphone. Le portable faisait à peine son entrée dans la vie quotidienne et le SMS régnait en maître. Pour la communication de tous les jours, et évidemment aussi pour les messages d’amour. Le SMS faisait alors office de véritable révolution. On partait quand même d’une époque où la confirmation d’un rendez-vous n’existait presque pas. Il était quasiment obligatoire de se voir physiquement pour arrêter la date, le lieu et l’heure. Mais en cas de contretemps, bonjour l’embarras ! Combien de jeunes gens ont dû passer des heures debout devant le Glacier moderne ou assis à l’intérieur seuls, à attendre en vain l’être aimé qui avait été empêché, ou qui avait changé d’avis ? C’était donc l’époque de la présence physique. Et à défaut, la lettre classique vivait ses dernières heures de gloire, mais jouait encore plutôt bien son rôle. Tout comme la carte de vœux soigneusement remplie et glissée dans une enveloppe parfumée. Les artifices de séduction ne manquaient déjà pas.  
Eh oui ! Si l’on remonte encore plus loin le temps, on se retrouve dans une autre période de l’histoire amoureuse, il y a 30 ou 40 ans. Où les écrits valaient tout leur pesant d’or. Une belle carte, une belle feuille de papier. La main d’écriture était le détail qui tuait. Au besoin, on se faisait aider par un frère ou un ami aux talents de calligraphe. « Bonjour ou bonsoir, selon l’heure à laquelle te parviendra cette missive… » La formule d’entrée, immuable pendant des années, en a introduit des milliers de lettres d’amour. Ici, les rendez-vous physiques étaient encore un peu difficile, la faute à la sévérité des parents. On s’en remettait donc souvent au coup des cailloux lancés sur la toiture, ou à l’entremise de l’amie « intime », qui avait la confiance du père et de la mère, et à accès à la maison. Elle pouvait donc, à l’abri de tout soupçon, porter les messages ou le courrier dans les deux sens. A cette période-là, les « surprises parties » étaient pratiquement l’unique occasion de rencontres entre jeunes. C’est d...

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