Gestion des réfugiés : la décentralisation qui s’imposait

Un aperçu de la page d’accueil du site Internet du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) le vendredi 15 mars 2024. « Le chef du HCR rend visite à des Camerounais déplacés par des conflits liés à la raréfaction des ressources. » ; Le Tchad a besoin de soutien face à la perspective « très réelle » d’une augmentation des arrivées de réfugiés soudanais » ; « L’Onu met en garde contre l’aggravation des conflits et des déplacements au Sahel en l’absence de mesures climatiques immédiates » ; « Plus de 6500 Centrafricains qui vivaient en tant que réfugiés au Darfour ont été contraints de retourner en RCA dans des conditions difficiles » ; « Au Nigeria, des réfugiés camerounais contribuent à briser les mythes sur le Covid-19 » ; « Les autorités tchadiennes craignent que de nombreuses familles soudanaises souffrant de la faim n'arrivent dans les prochaines semaines (…) ».
Cet échantillon de sujets, mis en évidence par la plateforme, pose avec gravité quelques problématiques liées à la gestion des réfugiés et des déplacés internes. Du Cameroun au Soudan en passant par la République démocratique du Congo (RDC), le Nigeria, le Tchad, la RCA pour ne citer que ces quelques pays secoués par des violences et des conflits armés en certains endroits de leurs territoires, la question de la gestion des hommes, des femmes et des enfants contraints de fuir leurs lieux de résidence préoccupe les gouvernements et les organismes humnitaires. Le Cameroun est concerné au premier plan. Terre d’accueil de réfugiés venant principalement du Nigeria, de la RCA et du Tchad, notre pays est désormais aussi « émetteur » de réfugiés et de déplacés internes, regrettable situation née avec les incursions en 2014 de la secte terroriste Boko Haram dans l’Extrême-Nord et le déclenchement en 2016 de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Beaucoup de nos compatriotes sont allés chercher refuge dans certains pays voisins, au Nigeria notamment. Une autre partie a été obligée de migrer vers d’autres localités du triangle national. Ce sont les déplacés internes. Mais, que l’on soit réfugié ou déplacé interne, la personne contrainte à la migration fait quasiment face aux mêmes difficultés. Les défis tournent autour des abris, des violences basées sur le genre, de la santé, de l’éducation, de la nutrition, de l’insertion dans le nouveau cadre de vie...
Selon les données du HCR, au moins 108 millions de personnes sont déplacées de force dans le monde. Ces chiffres qui datent de 2023 ont certainement évolué entre-temps avec l’aggravation des conflits en RDC, au Soudan, à Haïti, et dans d’autres parties du monde. En Europe de l’Est et au Moyen-Orient notamment. Le Cameroun accueille environ deux millions de personnes (réfugiés, déplacés internes, demandeurs d’asile…) relevant de la compétence du HCR. Les réfugiés centrafricains résident principalement dans les régions de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord tandis que les réfugiés nigérians vivent dans la région de l'Extrême-Nord. Selon les statistiques de cet organisme, 52% des réfugiés sont des femmes et des filles, et 55 % d'entre eux sont des enfants. 51% des personnes déplacées sont des enfants.
Le gouvernement est ainsi aux avant-postes. Il assure la veille de cette question à la fois épineuse et sensible. Le 7 mars dernier, Un Mémorandum d’entente a été signé entre le ministère de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel), représenté par Georges Elanga Obam, chef de ce département ministériel et le bureau national du HCR conduit par Olivier Beer. Cet organisme propose la décentralisation de la gestion des réfugiés. En d’autres termes, les solutions pour fournir des services d’accompagnement et d’encadrement de qualité à cette cible ne devraient plus partir de Yaoundé. Pour plus d’efficacité, les deux parties se sont engagées à confier désormais le suivi des réfugiés aux Collectivités territoriales décentralisées (CTD) qui hébergent ces populations vulnérables, en quête de sécurité et d’un mieux-être. Les communes possèdent les données et les informations les plus fiables sur ces personnes. Les deux parties insistent sur la protection et la préservation de leurs droits. La nouvelle démarche propulse ainsi au-devant de la scène, les communes et les régions. L’évocation des noms de certaines localités du pays telles que Gado Badzéré, Garoua-Boulaï dans le Lom-et-Djerem, région de l’Est ; Ngaoui, Djohong, Meiganga dans le Mbéré, région de l’Adamaoua ; Minawao dans le Mayo-Tsanaga dans l’Extrême-Nord renvoie directement à la probl&ea...

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