Somalie : le temps des réformes

En plus du système électoral qui connaît un grand changement avec l’instauration du suffrage universel direct, le pays observe une transformation économique.

La Somalie vient de prendre un virage politique historique. Le 30 mars dernier, le parlement a voté en faveur du passage à un régime présidentiel et l’instauration du suffrage universel direct. C’était un vote à l’unanimité. Sur les 221 parlementaires, aucun ne s’est opposé ni abstenu. Cette décision appelle désormais à l’organisation des élections locales et nationales sur le principe d’une personne, une voix. 55 ans après avoir disparu du pays, le suffrage universel direct sera de nouveau appliqué aux élections locales prévues le 30 juin 2024. Ce mode électoral avait été abandonné après la prise du pouvoir de Siad Barré en 1969. Le système politique somalien s’était alors articulé autour de la myriade de clans et sous-clans qui composent la société.
Le changement intervenu dans la constitution de la Somalie est la concrétisation de l’une des promesses du président Hassan Cheikh Mohamoud au pouvoir. Il ouvre la voie à une redéfinition du paysage politique et touche plusieurs points. Outre l’organisation d’un scrutin universel, il favorise la mise en place d’un cadre pour mieux réguler la liberté d’expression en même temps qu’il appelle à plus de représentation féminine dans les institutions politiques. Le président Hassan Cheikh Mohamoud dit poursuivre ses efforts pour stabiliser le pays et assurer la transition vers un système politique plus inclusif. Par le passé, les élections se déroulaient selon un processus indirect complexe, source de luttes de pouvoir. 
La réforme politique d’il y a à peine deux semaines ne fait pas l’unanimité au sein de la population, hélas ! Elle est même vivement critiquée et « risque d’accroître les tensions politiques, compte tenu de la forte opposition aux changements », avait prédit Omar Mahmood, chercheur à l’International Crisis Group (ICG). « Certaines régions du pays, comme le Puntland, qui entretiennent des relations difficiles avec Mogadiscio, ne feront que prendre davantage leurs distances », avait prophétisé l’expert. Ce dernier n’avait pas fini de parler que l’Etat du Puntland émettait des réserves sur le changement politique en prenant des positions extrêmes. Il affirme ne plus reconnaître les institutions fédérales, jusqu’à ce qu’il y ait un référendum pour permettre au peuple de donner son avis. Le Puntland estime qu&rsqu...

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