Ce n’est pas arrivé si souvent ces dernières années, que les Lions indomptables du Cameroun sécurisent leur qualification pour une compétition bien avant la fin de la phase de qualification. En battant le Kenya dans la double confrontation des 11 et 14 octobre derniers, l’équipe nationale l’a fait, alors qu’il reste deux matches à disputer en novembre prochain. Elle se donne ainsi de la marge, non seulement pour terminer la phase éliminatoire sans stress. Mais aussi et surtout pour voir venir la suite des événements avec sérénité. C’est assurément le signe que cette équipe a relativement maîtrisé son sujet (première de son groupe avec 10 points, quatre matches, trois victoires, un nul) et confirmé sa suprématie « naturelle » dans ce groupe J.
L’essentiel étant donc assuré, il n’est pas trop tôt pour se poser les bonnes questions, sur les ambitions, le projet du Cameroun à cette 35e Coupe d’Afrique des Nations de football. Quand on s’appelle Cameroun et qu’on présente l’un des plus beaux palmarès de la CAN, on ne peut pas se permettre d’aller à cette compétition avec juste l’intention de faire bonne figure, de participer. C’est une posture qui détonne avec la stature des Lions indomptables, cinq fois vainqueurs. Et pourtant ! la dernière participation, en Côte d’Ivoire a laissé un souvenir amer : une équipe du Cameroun sortie du premier tour par un trou de souris, grâce à une victoire laborieuse contre un adversaire sans état de services. Tout ça pour être éliminée facilement dès le tour suivant, par une équipe de son calibre, le Nigeria.
Ce type de scenario-là, ce n’est vraiment pas ce que les supporters et les suiveurs des Lions indomptables du Cameroun souhaitent voir au Maroc l’année prochaine. Parce que le nom du Cameroun dans une affiche de football a souvent été synonyme de grand spectacle, il est bon que la bande à Marc Brys fasse honneur à son rang, en figurant parmi les plus grands pourvoyeurs de beau jeu, de suspense et de rebondissements lors de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. C’est cela l’ADN de notre équipe nationale. Jamais vaincue avant le coup de sifflet final, même quand sur le papier le rapport de force lui est défavorable. Jamais aussi forte que lorsqu’elle est dos au mur et donnée perdante. Le dernier trophée remporté dans cette CAN en 2017 en est peut-être la plus belle illustration.
Les Lions sont donc qualifiés. Et qu’est-ce qu’on fait maintenant ? D’abord éviter les erreurs de jugement et s’endormir après cette qualification rapidement acquise. La première serait de se dire qu’on a le temps. C’est vrai, la CAN, c’est seulement dans un an. Mais un an, ça passe vite, surtout quand on ne fait rien. Entre-temps, les éliminatoires de la Coupe du monde vont se poursuivre et peut-être faire oublier un peu le rendez-vous marocain.
Mais à propos, qu’allons-nous faire au Maroc l’année prochaine ? Dans la logique de poursuivre sa belle odyssée en étoffant toujours plus son palmarès dans la compétition, on s’attendrait à ce que les dirigeants, le staff et les joueurs de l’équipe nationale se fixent comme ambition, un sixième titre de champion d’Afrique pour le Cameroun. Mais n’anticipons pas sur le cahier de charges. Ces responsables et ces compétiteurs sont pour ainsi dire payés pour ça. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on ne va pas à une compétition de ce genre sans se donner une mission. C’est sans doute la prochaine étape à suivre sur le chemin de Rabat. Que vise le Cameroun ? Une victoire ? une place dans le dernier carré ? Une participation honorable ? Il faudra de toute façon fixer des objectifs et c’est déjà le moment de le faire. Car, c’est sur ces objectifs que seront alignés les moyens à mettre en œuvre par la suite.
Voilà donc à quoi le sélectionneur national pourrait travailler dès lors que la qualification a été assurée. Marc Brys connaît mieux que quiconque, les forces et les faiblesses de son groupe. Et les mois qui nous séparent du début de ...
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