« La retraite complémentaire aura toujours sa place »

Jean Alex Mba, Boursier d’Etat, expert en sécurité sociale. Consultant au ministère du travail et de la sécurité sociale.

Le concept de caisse de retraite complémentaire est à la mode ces derniers jours avec la célébration en grandes pompes du 25e anniversaire de la Caisse de retraite de la banque centrale. Commençons par expliquer aux lecteurs, qu’est-ce qu’une caisse de retraite ?
Il faut commencer par dire qu’au Cameroun, il y a d’abord la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) qui s’occupe de la retraite du régime général comme le stipule la Loi n° 69-LF-18 du 10 novembre 1969 instituant un régime d’assurance pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès, modifiée par les lois n° 84-007 du 04 juillet 1984 et n° 90-063 du 19 décembre 1990…De façon générale, les caisses de retraite complémentaire ont vocation à compléter la retraite de base versée par les caisses de régime général en leur versant un complément ou une addition de pension. Différents organismes sont chargés d'administrer et de verser la pension complémentaire en fonction du régime de l'assuré social (salarié du privé, agent public titulaire ou contractuel...)


Existe-t-il un modèle standard de caisse de retraite complémentaire ?
Non, on trouve une multitude de modèles de caisses de retraite complémentaire qui varie selon le statut professionnel ( fonctionnaire, contractuel du public, privé, fonction libérale et autres), les groupements professionnels et d’autres spécificités propres aux bénéficiaires…Par exemple, en France on peut citer :Agirc-Arrco (Association générale des institutions de retraite des cadres et association pour le régime de retraite complémentaire des salariés) pour le privé ; Ircantec (Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l'État et des collectivités cubliques). Il existe également des régimes spécifiques pour les professions libérales (CNAVPL, CARPIMKO, etc.), les artisans et commerçants (SSI), les exploitants agricoles (MSA), les artistes auteurs (IRCEC). Au Cameroun, il n’existe pas de caisse spécifique de retraite complémentaire au style français du terme. Il n’existe pas une entité de gestion des retraites autre que la CNPS. En plus du régime de retraite principal géré par la CNPS, il existe un régime facultatif, qui peut inclure la retraite complémentaire et la retraite supplémentaire, géré par des assurances privées et des mécanismes spécifiques. C’est l’exemple de la convention collective d'entreprise du chantier naval et industriel du Cameroun, au Titre 3: contrat de travail, Chapitre 4: rupture du contrat de travail; qui stipule à l’article 42 alinéa 4 que l'employeur peut souscrire une assurance retraite complémentaire à laquelle participera l'employé. Aussi, la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) propose un régime de retraite complémentaire à ses employés, géré par la Caisse de Retraite de la Banque Centrale (CRBC) mise sur pied le 1er janvier 1999, et des mécanismes spécifiques propres à elle.


Quels sont les défis de la mise en place de ces caisses et même leur fonctionnement ? 
Les défis à relever de façon générale sont: le mode de financement de cette retraite qui ne confère pas un caractère assistantiel mais assurantiel. Alors il y a une véritable question sur l’équilibre financier; la gestion du risque est souvent fait par « point » et cela nécessite une rigueur extrême dans les paramètres de calcul des pensions ; la réglementation pas stable : ce qui rend souvent difficile l’accessibilité et la compréhension des assurés ; l’espérance de vie: pour que ces régimes de retraite soient soutenables, il faut intégrer ce paramètre qui impacte le financement. Au Cameroun particulièrement, il faut une identification typique des secteurs d’a...

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