« 807 enfants enrôlés dans les centres »

Dieudonné Lemotieu, coordonnateur du projet Programme d’éducation accélérée à Plan International Cameroon, sous-bureau de Kousseri dans l’Extrême-Nord.

Plan International Cameroon a implanté depuis quelques années le Programme d’éducation accélérée dans le Logone-et-Chari. A date, quels sont les acquis majeurs ?
Le Programme d’éducation accélérée mis en œuvre par Plan International depuis 2020 avec la phase pilote à Makary, comprend plusieurs acquis. L’un des succès majeurs, trois ans après, c’est le fait d’avoir pu récupérer un certain nombre d’enfants qui étaient déscolarisés du fait des crises sécuritaires, climatiques, inter-communautaires, pour les ramener sur le chemin de l’école. Ensuite, c’est d’avoir permis à ces enfants de finir avec le cycle primaire, ce qui leur permet d’avoir plus de chance de s’intégrer dans la vie. Nous allons également relever l’engouement des parents qui s’adonnent de plus en plus à l’éducation. Le PEA dans le Logone-et-Chari est mis en œuvre par deux partenaires principaux : Plan International et International Rescue Committee (IRC). Du côté de Plan International, nous avons trois centres de PEA, dont deux financés par l’aide du bailleur Echo à Makary et Logone-Birni, et un autre par Irish Aid. Du côté de IRC, il y a quatre centres. A ce jour, nous sommes à 807 enfants enrôlés dans les centres PEA de Logone-Birni et de Makary, dont 441 filles. Ce programme est un programme simplifié du système d’éducation formel qui résume les six années du système formel à trois ans. Les enfants sont beaucoup plus passés d’une cohorte à une autre. Mais, on a également ceux qui sont passés de la cohorte 3 pour le système formel dans le secondaire à travers le concours d’entrée en 6e et en première année technique.


Quelle est la nature des activités déployées ?
Nous avons des activités de sensibilisation de la communauté à ce que nous faisons. Ensuite, nous mettons sur pied des espaces temporaires d’apprentissage pour permettre aux enfants de prendre des enseignements dans des cadres sécurisés. De plus, nous permettons aux enfants d’avoir des cours de remise à niveau, c’est-à-dire des curricula accélérés pour la réinsertion des enfants déscolarisés. Ces cours se font généralement six semaines avant la rentrée scolaire parce que ces enfants sont directement insérés dans le système formel.


Les objectifs du programme ont-ils été atteints ?
Oui. Nous sommes allés au-delà de ce que nous escomptions parce que le besoin est fort. Le nombre d’enfants déscolarisés que nous avons dans le département et surtout dans ces deux arrondissements est très élevé. C’est un département qui a fait face à des conflits intercommunautaires et qui fait face aux exactions des groupes armés organisés. Ce qui fait que les populations sont régulièrement en déplacement. Du coup, l’éducation des enfants en pâtit. Dans certaines localités comme Logone-Birni, beaucoup d’enfants partent et reviennent. Ces éléments ont fortement compliqué l’éducation des enfants. Normalement, dans les salles de PEA selon les standards, on devrait avoir 40 enfants. Mais actuellement, on atteint 60 à 80 enfants par salle. On a été obligé d’aller au-delà parce que la demande est très forte.


Le projet s’achève au mois de juin 2025. Quelle sera la suite ?
Le projet s’achève. La suite en principe, c’est la rétrocession des centres à l’Etat qui est le dépositaire de l’éducation sur le territoire national. Il y a déjà une démarche de l’Etat qui a permis de transformer les centres PEA en Centre d’éducation de base non formelle. Mais, ces centres ne sont malheureusement pas encore fonctionnels. A notre niveau, pour assurer la pérennité de nos acquis et de nos actions, nous avons essayé de renforcer les capacités de structures de gouvernance scolaire. De même, nous leur avons donné la possibilité de générer des revenus à travers des activités génératrices de revenus pour, ne serait-ce, que le temps du début, continuer de soutenir le centre en payant des moniteurs et en disposant du kit pédagogique minimum pour le fonctionnement des centres. Nous avons également entrepris des actions de plaidoyer, notamment envers les collectivit&...

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