Election présidentielle : à propos du candidat du RDPC…
- Par Lucien BODO
- 09 juil. 2025 11:55
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Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) prépare activement l’élection présidentielle dont le corps électoral sera convoqué dans quelques jours. Au niveau des militants, des appels pressants invitant le président de la République à se porter à nouveau candidat se multiplient. D’ailleurs, en tant que président national du RDPC, Paul Biya est d’office candidat du parti, ainsi que le prévoient les textes de base. C’est ce que le secrétaire à la communication du Comité central, Jacques Fame Ndongo, explique dans une interview accordée le 8 juillet à Radio France Internationale (RFI). Interview que nous reprenons ici dans son intégralité.
Monsieur le ministre, nous sommes à trois mois de la présidentielle et à la différence des autres grands partis politiques, le RDPC au pouvoir n'a toujours pas désigné son candidat. Est-ce qu'aujourd'hui vous pouvez nous en dire plus ?
Le candidat du RDPC est désigné. Article 27, alinéa 3, des statuts du parti. Que dit cet article ? Le président national du RDPC est le candidat du parti à l'élection présidentielle. Il est le candidat, et je le dis de manière catégorique. C'est-à-dire qui ne laisse planer aucune possibilité de doute, d'équivoque ou de tergiversation. C'est absolu, c'est indiscutable, c'est net. Il est le candidat.
Mais formellement, comment le RDPC peut-il prendre une telle décision ? Est-ce lors d'un congrès ? Est-ce lors d'un Comité central ? Est-ce lors d'un bureau politique ?
On n'a pas besoin d'un congrès, on n'a pas besoin d'autre chose. Nous avons nos statuts, c'est le droit positif. C’est-à-dire que l'article 27 des statuts du parti ne laisse planer aucun doute. Le président national du RDPC est le candidat du RDPC, de ce parti-là donc, à l'élection présidentielle. Maintenant, on peut supputer, on peut gloser, on peut pérorer, mais voilà la réalité.
Donc, il y a zéro chance qu'il y ait un autre candidat du RDPC à la présidentielle d'octobre ?
Nos statuts sont clairs. Pour être candidat du RDPC à l'élection présidentielle, il faut être président national de ce parti. Or je ne sache pas qu’il y ait est un autre président national du RDPC. C'est le président national du parti, S.E. Paul Biya, qui est le candidat. C'est dans les statuts du parti.
Mais le chef de l'État a fait savoir ces derniers temps qu'il répondrait en temps voulu à l'appel du parti qui lui demande d'être candidat. Il n'a pas encore formellement répondu à cet appel…
Je vous dis qu'il est candidat.
Mais qu'est-ce qui vous permet de savoir qu'il est candidat alors qu'il ne s'est pas exprimé ?
Parce qu'ayant critiqué toutes les sources, je puis vous affirmer de manière péremptoire qu'il est le candidat du RDPC à l'élection présidentielle. Tout le reste n'est que supputation.
C'est-à-dire que vous l'avez vu récemment ?
Je ne peux pas répondre à cette question. Je ne saurais le faire. Mais je vous dis que j'ai procédé à toutes les critiques des sources, à toutes les vérifications possibles et réelles, sans évoquer la rumeur. Parce que la rumeur est, comme nous le savons tous, fantaisiste et inopinée. L'information que je vous livre est puisée à très bonne source. Et c'est la vérité.
C'est-à-dire que c'est le président lui-même qui vous a dit qu'il serait candidat ?
Je ne peux pas vous révéler ma source, mais je vous dis que le président de la République est candidat.
Ce que tout le monde a envie de vous demander, Monsieur le ministre, c'est est-ce que vous avez pu rencontrer ces dernières heures le président Paul Biya ? Et est-ce qu'à l'issue de cette rencontre, il vous a donné son accord pour que vous nous disiez ceci aujourd'hui ?
Je ne le dirai pas. Mais sachez qu'en 52 ans de haute administration, il m'est difficile de me jeter comme ça dans un tonneau de Danaïde si je n'avais pas la certitude de ce que j'affirme. Je ne suis pas né de la dernière pluie, comme vous le savez bien.
Donc vous avez puisé à la meilleure source ?
J'ai puisé à bonne source. Et j'ai pris la peine de critiquer mes sources, comme l'exige le métier que vous et moi, nous connaissons très bien.
Vous avez recoupé vos sources...
Mais naturellement, ça va de soi. Sinon, comment puis-je prendre le risque, entre guillemets, - mais là, il n'y a aucun risque - de venir parler comme ça, de manière apodictique ? C'est que c'est bien vérifié, c'est bien recoupé, c'est clair, c'est net. Pas de doute là-dessus.
Alors formellement, Monsieur le ministre, par quel canal le chef de l'État va-t-il annoncer qu'il répond « oui » à l'appel des militants de son parti ?
Il le fera. Vous savez qu'il est le maître du temps, de son temps, le temps présidentiel. Il le fera par le canal qu’il jugera le plus opportun. Mais sachez déjà, pour couper court à toutes les rumeurs et à toutes les supputations, qu'il est le candidat du RDPC à l'élection présidentielle.
Mais pour couper court à tout ce que vous appelez les rumeurs, est-ce que le président n'a pas intérêt à s'exprimer très rapidement dans les jours qui viennent ?
Il le fera en temps opportun, mais il le fera.
Par une déclaration écrite ou par une expression orale ?
On ne peut pas savoir, mais je sais qu'il adoptera le canal qui lui semblera le plus approprié.
Ou par une interview à RFI, pourquoi pas ?
Mais, on verra bien. Qui vivra, verra.
Lundi, sur RFI, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, René-Emmanuel Sadi, a affirmé que rien n'était décidé concernant la candidature ou non du président Biya a la présidentielle d'octobre. C'est du 50-50, a-t-il précisé…
Oui, là c'est l'État. Moi je parle au nom du parti. Le président est le candidat du parti et je suis le porte-parole du parti.
Mais visiblement, vous n'avez pas le même point de vue sur le cours des choses, puisque d'un côté, au nom du gouvernement, René-Emmanuel Sadi dit que c'est du 50-50, alors que vous, vous nous dites que c'est du 100%...
Je vous donne la position qui est celle du parti. Elle est claire, elle est nette, elle est absolue. Il est le candidat. C'est clair, c'est net.
Vous êtes bien d'accord que ce sont quand même deux points de vue divergents ?
C'est vous qui le dites.
Est-ce que cette divergence au sommet de l'État, entre le porte-parole du gouvernement et le porte-parole du parti au pouvoir ne crée pas une situation de cacophonie ?
Il n'y a aucune cacophonie. L'un parle pour le gouvernement de la République et l'autre pour le parti au pouvoir. Il n'y a pas de parti-État.
Il n'empêche, visiblement, côté gouvernement et côté parti au pouvoir, on n'a pas du tout le même point de vue des choses.
C'est vous qui le dites.
Par ailleurs, vous êtes ministre de l'Enseignement supérieur. Vous êtes donc un collègue de René-Emmanuel Sadi. Est-ce que vos propos ne risquent pas d'être perçus comme une sérieuse entorse au principe de solidarité gouvernementale ?
Je parle au nom du parti, pas au nom du gouvernement. Le ministre Sadi, qui est un frère, un ami, parle au nom de l'État, au nom du gouvernement. Le secrétaire à la communication du Comité central du RDPC parle au nom du parti au pouvoir. Il y a bel et bien une séparation entre l'État et le parti. Il n'y a pas de confusion entre l'État et le parti.
Vous ne parlez pas à titre personnel ?
Non. Vous vous doutez bien que je ne puisse pas le faire à titre personnel. Ce serait incongru et même outrecuidant.
Alors, vous nous dites que vous avez puisé à bonne source et vous nous dites cela quelques heures après les propos du porte-parole du gouvernement René-Emmanuel Sadi disant que c'était du 50-50. Est-ce à dire que suite à cette interview diffusée sur RFI lundi matin, il y a eu une réaction au plus haut sommet de l'État et que c'est suite à cette réaction que vous vous exprimez aujourd'hui ?
Non, c'est une coïncidence.
En tout cas, aujourd'hui, vous faites une mise au point...
C'est vous qui le dites.
C'est la première fois tout de même, Monsieur le ministre, que l'on voit une divergence s&e...
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