Nouveaux marchés: Le monde repense son système commercial

C’est une onde de choc qui a secoué le monde, suite à l’annonce il y a quelques mois des nouveaux tarifs douaniers des Etats-Unis d’Amérique et de la suppression de certaines aides notamment à travers l’Agoa. Passé la vague de froid suscitée par cette déferlante, l’heure est à la recherche de solutions. Le sujet était suffisamment grave pour être posé sur la table des discussions de l’édition 2025 du Forum public de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), tenue du 17 au 18 septembre dernier à Genève, sous la présidence de la Directrice générale, Ngozi OkonjoIweala. La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) a d’ailleurs souligné que les nouveaux tarifs douaniers avaient de nombreuses conséquences, notamment pour la sous-région. Parmi celles-ci, une compression des marges bénéficiaires, une inflation et une diminution des parts de marché. Même si les exportations de la Communauté monétaire et économique de l’Afrique centrale (Cemac) vers les Etats-Unis ne représentent qu’entre 2,1 et 3%, les effets indirects des politiques tarifaires américaines pourraient être significatifs, du fait de la dépendance de la région vis-à-vis de partenaires que sont la Chine et l’Union européenne.

La piste de la diversification

Ngozi Okonjo-Iweala refuse de céder à la panique. Car pour elle, il faut plutôt tirer des leçons et se réinventer pour survivre à cette nouvelle donne commerciale. Ainsi, pour permettre aux Etats de tirer leur épingle du jeu, de nombreuses recommandations ont été formulées par les experts mondiaux. Parmi elles, la diversification des partenaires commerciaux afin de limiter la dépendance à cette puissance mondiale et la vulnérabilité aux dynamiques mondiales. Pour la Dg, cette crise constitue l’occasion d’explorer de nouveaux marchés. Elle a ainsi pris pour exemple les économies émergentes telles que la Turquie ou encore le Brésil. Ses pensées sont également allées vers la Zone de libre- échange continentale africaine (Zlecaf) malgré les quelques contraintes que connaissent sa mise en œuvre. Car le commerce intra-africain est reconnu comme un levier essentiel à la réduction à la dépendance vis- à-vis de l’extérieur, à même de créer des chaînes de valeur régionales. Pour Ngozi Okonjo-Iwaela, la diversification constitue également l’une des répliques majeures à la montée du protectionnisme. Diversification des produits et diversification des marchés. D’où l’appel à une amélioration de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine. Les experts mondiaux pré- sents à ce Forum ont aussi appelé à la transformation locale des matières premières, une clé qui pourrait favoriser une pénétration approfondie des nouveaux marchés. Celle passe pa...