Lions indomptables : à vous de rugir !

Dans neuf jours, le Cameroun entrera en lice en Coupe d’Afrique des nations, trois jours après le coup d’envoi officiel de la compétition à Rabat. Il disputera son premier match le 24 décembre à Agadir, cité balnéaire située au sud du Maroc. Les Lions indomptables seront alors opposés aux Panthères du Gabon. Au Maroc, le Cameroun participera à la 23e Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de son histoire. Il a remporté cinq éditions. dont celle de 1988 qui s’était déjà disputée au royaume chérifien. Les Lions indomptables traînent la glorieuse réputation d’être un des « spécialistes » de la Can. Ils possèdent l’un des plus beaux palmarès du tournoi avec l’Egypte qui, elle, compte sept Can remportées pour 27 participations. 
1980-1990 reste jusque-là la période la plus faste pour la sélection nationale fanion. Après une participation honorable à sa première Coupe du monde qui s’était jouée en Espagne en 1982, le Cameroun avait par la suite aligné trois finales successives en Coupe d’Afrique des nations en 1984, 1986, 1988. Il en avait remporté deux (1984,1988) sur cette décade. Il n’y a que l’Egypte qui a fait mieux dans l’histoire du football africain moderne sur une décennie. Entre 1980 et 1990, les belles performances des Lions indomptables avaient été couronnées par une qualification historique en quarts de finale en Coupe du monde. Un exploit à l’époque ! Après cette parenthèse enchantée, la sélection nationale avait ensuite traversé une période difficile. Elle s’était néanmoins relevée en 2000 d’un long sommeil de 12 ans, avec brio et panache au Ghana et au Nigeria. L’embellie avait duré quatre ans environ.
A la vérité, depuis 2003, les Lions Indomptables sont au carrefour du doute et des incertitudes. Malgré une présence à des tournois majeurs, ils n’ont pas renvoyé une belle image sur les terrains et en dehors. En 2017, ils ont cependant réalisé un coup d’éclat digne d’un film en enlevant, à la surprise générale, leur cinquième titre continental au Gabon. La sélection nationale était ensuite retombée dans ses tourments et ses travers, rattrapée par ses vieux démons. Sept ans après le miracle « librevillois », le Cameroun ne cesse de se chercher. L’espoir né en 2022 lors de la Can à la maison s’est de nouveau brisé avec fracas une fois les lampions du tournoi éteints. En 2023 en Côte d’ivoire, la sélection nationale ne fut que l’ombre d’elle-même.
La Can 2025 constitue donc un tournant majeur pour les Lions. Le football camerounais, pris dans un véritable tourbillon, un vertige, a l’occasion de se relancer. C’est vaincre ou mourir. Il joue certainement sa survie. Mais, n’ayons pas peur des mots : le Cameroun ne part pas en rangs serrés au Maroc. L’union sacrée qui escorte généralement les campagnes des Lions indomptables à la Can n’est pas encore au rendez-vous. La faute au conflit entre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et le ministère des sports pour le contrôle de la sélection. Les Lions indomptables vont-ils à l’abattoir à Agadir ? L’équipe nationale de football du Cameroun, outil de ralliement par excellence des Camerounais, se retrouve ainsi dans une situation inédite. Le poids de l’émotion générée par la lourde charge de défendre sur la scène marocaine le vert-rouge-jaune avec honneur, fierté et fidélité, revêt une symbolique singulière. Malgré les remous observés et l’environnement délétère, le Cameroun ne doit pas abdiquer et jeter les arme...